Jean Castex renouvelé pour cinq ans à la tête de la RATP

Jean Castex a été renouvelé ce 9 octobre pour cinq ans à la présidence de la RATP. Cette nomination avait été proposée par Emmanuel Macron le 3 juin dernier et malgré la dissolution de l'Assemblée, les députés de la commission du développement durable l'ont approuvée par 30 voix contre six et neuf abstentions, une semaine après la validation de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat par 39 voix pour et seulement une abstention.

L'ancien Premier ministre, âgé de 59 ans, avait pris les rênes de la RATP en novembre 2022 après la démission de la précédente P.-D.G. de la régie, Catherine Guillouard, partie pour raisons personnelles, dans un contexte difficile pour l'entreprise publique. Confrontée à un manque de conducteurs de bus, à des grèves liées à l'ouverture à la concurrence et à un absentéisme élevé, la RATP était dans l'incapacité de faire rouler un quart des bus et 10% des métros. 

Après avoir progressivement rétabli la qualité de service grâce à des campagnes de recrutement massif, l'entreprise a traversé les Jeux olympiques avec succès, acheminant sans encombre les spectateurs vers les sites des compétitions. "Au cours de ces quasi deux ans à la tête de la RATP, j'ai été, et je continue d'être, très heureux", a souligné Jean Castex en préambule de son audition mercredi à l'Assemblée.

Le réseau de transport exploité par la RATP est dans un "entre-deux qui n'est pas simple à gérer", a-t-il rappelé, insistant sur les nombreux chantiers de modernisation entamés. Il va falloir "faire oeuvre de de beaucoup de pédagogie à l'égard de nos usagers" dans les années qui viennent, a insisté Jean Castex. Il souhaite d'ailleurs les intégrer davantage dans la gouvernance du groupe. "Nos concitoyens éprouvent de plus en plus de difficultés à circuler en automobile, tandis que le développement et la modernisation des transports collectifs (...) n'est pas encore complètement terminée", a insisté le P.-D.G. de la RATP. De nombreux métros plus modernes doivent encore être livrés pour renouveler un matériel vieillissant et les lignes 15, 16, 17 et 18 du Grand Paris Express ouvriront progressivement d'ici 2030, doublant "le linéaire du métro historique".

Jean Castex va aussi devoir gérer l'ouverture à la concurrence, dont la concrétisation se rapproche avec trois premiers lots de bus du monopole historique de la RATP qui vont être attribués en novembre prochain. "On gagnerait à avoir un observatoire indépendant sur les conditions de mise en oeuvre de l'ouverture à la concurrence", a-t-il répété. Le réseau de bus de la RATP va progressivement s'ouvrir à la concurrence d'ici 2026, avec le basculement de 19.000 travailleurs et 308 lignes de bus en dehors de l'établissement public RATP (soit vers des filiales du groupe, soit vers des concurrents ayant remporté les marchés). Puis ce sera au tour du tramway de s'ouvrir à la concurrence en 2030. Viendra ensuite le métro, à horizon 2039.

 

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