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Île-de-France : l'État signe le huitième accord de relance avec une région

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, et Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, ont procédé le jeudi 4 mars 2021 à une double signature : celle de l’accord de relance État-région doté de 13,8 milliards d’euros pour la période 2021/2022 et celle du projet de contrat de plan État-région (CPER) s’élevant à 5,2 milliards pour 2023/2027.

Particulièrement impactée par la crise sanitaire et socio-économique, l’Île-de-France bénéficie du plus important accord de relance signé avec l’État le jeudi 4 mars à l’hôtel de région de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Celui-ci mobilise un montant de 13,8 milliards d’euros pour la période 2021-2022 financé à parts égales par l’État et la région, dont une dizaine de milliards proviennent du plan de relance et le reste des crédits du futur contrat de plan État-Région (CPER - lire ci-dessous). "Il témoigne d’un engagement réciproque à soutenir les secteurs les plus touchés par la crise", font valoir les deux partenaires. "Un engagement inédit qui montre que l’État et la région savent unir leurs forces", a renchéri Valérie Pécresse lors de la signature de cet accord avec Jacqueline Gourault. La ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales a de son côté mis en avant le fait que "la logique contractuelle était la meilleure réponse" à l’action conjointe État-région, considérant cet échelon territorial comme le "partenaire privilégié de la relance".

Transition écologique, soutien à l’économie et cohésion sociale 

"En formalisant des objectifs, moyens et dispositifs communs, cet accord doit permettre d’agir rapidement dans trois domaines prioritaires : la transition écologique, le soutien à l’économie, la cohésion sociale", ont ajouté les signataires. Sur le premier volet, les projets de transports en commun sont priorisés, l’État et la région s’engageant à consacrer en 2021 et en 2022 près de 1,3 milliard d’euros à la modernisation et au développement des transports du quotidien, soit une hausse de 69% des financements annuels. Ce volet transport fait l’objet d’un avenant au volet mobilité multimodale du CPER.

Au programme également, le développement d’aménagements cyclables sur le territoire, la préservation de l’eau et de la biodiversité, le soutien à l’hydrogène et aux énergies renouvelables ou encore le traitement des friches (création d’un fonds régional doté de 80 millions d’euros), ainsi que la rénovation énergétique des bâtiments, notamment des lycées, des établissements d’enseignement supérieur ou encore des instituts de formation en soins infirmiers (60 millions d’euros sur deux ans).

Un revenu pour jeunes actifs bonifiés

En matière de soutien aux entreprises franciliennes, l’État et la région "conjuguent leurs moyens". Ainsi, plusieurs dispositifs co-pilotés par l’État et la région visent à encourager les projets de relocalisation et d’implantation de nouveaux sites industriels. Par ailleurs, l’État et la région cofinancent à hauteur de 110 millions d’euros sur 2021-2022 le dispositif relatif au Programme d’investissements d’avenir (PIA) territorialisé, permettant de soutenir de grands projets d’innovation, de modernisation de la production et d’amélioration de la compétitivité.

Sur le volet de l’emploi, l’accord prévoit des aides à l’embauche, le développement de l’offre de formation à destination notamment des jeunes ou encore l’orientation des formations vers des secteurs en tension et d’avenir (bâtiment, travaux publics, sanitaire et social, sécurité, numérique...). Le Pacte régional d’investissement dans les compétences (Pric) sera "particulièrement mobilisé dans ce cadre", puisqu’aux 250 millions d’euros prévus en 2021, l’Etat ajoute une enveloppe de 108 millions. Valérie Pécresse a souligné "qu’un terme était mis aux querelles sur la responsabilité en matière de formation entre l’État et les régions". La présidente de l’Île-de-France a rappelé que sa collectivité venait de décider de bonifier de 170 euros le revenu mensuel de 500 euros accordé par l’État aux jeunes actifs en formation. "L’Île-de-France fait plus quantitativement et qualitativement que le dispositif national en rémunérant davantage les jeunes qui suivent pendant six mois une formation sur des métiers en tension", a précisé Valérie Pécresse. La région espère pouvoir en faire bénéficier les jeunes apprentis qui n’ont pas encore trouvé de contrat en entreprise, et a par ailleurs élargi la gratuité du permis de conduire aux jeunes en insertion.

Quatre accords de relance en attente

Le troisième volet vise à renforcer la cohésion sociale et regroupe diverses actions, notamment en ce qui concerne l’accès aux soins et l’accompagnement des plus fragiles, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, l’égalité femmes-hommes. 247 millions d’euros du plan de relance de l’État sont dédiés aux dépenses d’investissement hospitalier dans les établissements de santé et les Ehpad. L’État et la région cofinancent par ailleurs des projets de résidences destinées aux étudiants et jeunes actifs précaires. 

Soulignant "la mobilisation inédite" caractérisant l’accord signé ce jour avec la région Ile-de-France, Jacqueline Gourault a insisté sur la volonté du gouvernement de "faire pleinement confiance aux territoires" et de "construire en bonne intelligence l’avenir du pays", ce que la ministre appelle "la différenciation". Alors que huit accords de relance ont été signés à ce jour, quatre sont en attente : ceux des Hauts-de-France et du Grand Est doivent être conclus dans les prochains jours, tandis que les accords avec la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine sont toujours "en négociation". 

Les priorités du CPER francilien actées

L’accord de relance que la région Île-de-France vient de valider avec l’État s’articule avec le contrat de plan État-Région (CPER) couvrant la période 2021/2027 qui sera signé en Île-de-France en fin d’année et qui mobilise 5,2 milliards d’euros d’investissements (42% État ; 58% région) hors transports. "Ces CPER sont conçus avec les préfets et les présidents de région au plus près des priorités du territoire", a fait valoir la ministre Jacqueline Gourault, "ce ne sont pas des maquettes toutes faites".

Parmi les priorités du CPER francilien, figurent la transition écologique, la recherche, l’innovation et l’enseignement supérieur (1 milliard d’euros répartis entre l’État et la région pour notamment rénover 120 bâtiments universitaires et financer des équipements de recherche), la cohésion sociale et territoriale, la culture (200 millions) et l’égalité femmes-hommes. Mettant en avant "la reconnaissance par l’État", Valérie Pécresse a souligné l’importance "des engagements sur la recherche, l’innovation et l’enseignement supérieur d’une part et la culture d’autre part, car il s’agit de secteur structurant du tissu régional".