Environnement - Ile-de-France : l'ancienne Diren dresse son bilan
Le 10 juin, la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (Driee) d'Ile-de-France a dressé un bilan de son activité. Placé sous l'autorité du préfet de la région, ce service déconcentré du ministère de l'Ecologie, qui regroupe entre autres l'ex-Direction régionale de l'environnement (Diren) et un service interdépartemental de l'inspection des installations classées, assume de nombreuses missions. Les inspecteurs de ce service récemment réorganisé pour mieux coller aux besoins du terrain ont à effectuer des visites dans les 2.500 installations classées soumises à autorisation et les 12.300 soumises à déclaration dans la région. "L'activité de ces exploitations s'inscrit dans un contexte en mutation, qui requiert une forte mobilisation des industriels et des collectivités locales", souligne-t-on à la Driee. A Paris et en proche banlieue, l'industrie reste en repli mais elle est dynamique dans les Yvelines (automobile, informatique), l'Essonne (recherche et industrie spécialisée) et le Val-d'Oise (biens intermédiaires et d'équipement).
Autour des sites à risque (Seveso seuil haut), la maîtrise de l'urbanisation passe par la mise en œuvre de plans de prévention des risques technologiques (PPRT). Sur les 28 PPRT à réaliser, 6 ont été approuvés : il reste à instruire les autres. "C'est essentiel pour limiter l'exposition de la population aux conséquences des accidents et pour mieux gérer l'urbanisme existant et l'urbanisme futur", explique Antoine Pellion, chef du service risques de la Driee IDF. Le transport de marchandises dangereuses (TMD) fait aussi l'objet d'une attention renforcée au niveau des installations fluviales de Ports de Paris, des aires de service sur autoroute et des gares de triage. De même lorsqu'il s'effectue par le biais de canalisations, qu'on trouve en plus grand nombre en Seine-et-Marne et dans les Yvelines. Quant à l'information et la concertation sur les risques, la Driee ne cache pas qu'elles peuvent être améliorées en s'appuyant sur les comités locaux (Clic et Clis), sur des bases de données plus précises et sur des "porter à connaissance" à réactualiser. Concernant la prévention de la pollution de l'air, l'inspection des installations classées agit en priorité sur la réduction par les industriels des émissions de composés organiques volatils (COV) et participe à la révision du plan de protection de l'atmosphère (PPA). Concernant la qualité de l'eau, son action est orientée vers la prévention des pollutions toxiques. Elle note que, pour l'essentiel, leurs effluents sont rejetés à l'égout après avoir été traités par le Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap).
Sites pollués et déchets du BTP
Avec les régions Rhône-Alpes et Nord-Pas-de-Calais, l'Ile-de-France est de celles qui compte le plus de sites et sols pollués. La base de données Basol en recense 420 dans la région. Dans 73 établissements scolaires de grande couronne, des diagnostics du sol ont été effectués à l'été 2010. "Et ce dans un esprit d'anticipation environnementale et non de prévention d'un risque. Hormis certains dépassements de normes en benzène, rien d'anormal n'a été détecté", rassure Antoine Pellion. A l'issue d'une seconde campagne de mesures, de nouveaux résultats seront prêts cet été. Par ailleurs, avec l'agence régionale de santé, la Driee a piloté l'élaboration du deuxième Plan régional santé-environnement. A l'issue d'une phase de consultation, il sera approuvé au second semestre 2011, pour une mise en œuvre en 2012. Que ce soit auprès des préfets de départements ou du conseil régional, la Driee s'implique à plusieurs niveaux dans l'amélioration de la gestion des déchets. Le changement de la nomenclature (distinction déchets inertes, dangereux et non dangereux) concerne 600 installations de traitement et représente un travail d'adaptation conséquent. Région ayant le triste privilège d'être fortement dotée en transformateurs électriques contenant du PCB (Polychlorobiphényle), l'Ile-de-France en accueille encore 359, qui sont très dispersés notamment dans des hôpitaux et des magasins. Les sanctions vont être prochainement raffermies, ce qui devrait permettre d'accélérer le traitement de ces équipements très polluants. Depuis une ordonnance de décembre dernier, héritée du Grenelle, les sanctions se sont également durcies en matière de déchets. "Mais ce sont surtout les déchets du BTP qui posent un réel problème", a estimé Bernard Doroszczuk, à la tête de la Driee. Surtout au moment où le Grand Paris se concrétise... "Le Grand Paris rebat les cartes et va nécessiter des arbitrages entre politiques publiques. Il soulève des enjeux de dépollution et de valorisation des friches. De soutenabilité aussi, car comment le fonder étant donné le manque de granulats en Ile-de-France et le flux annuel de logements qu'il y a à produire ?"