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Aménagement numérique - Hervé Maurey et Gilles Quinquenel : accélérer le déploiement de la fibre

"Donnons un message clair aux territoires, aux habitants, aux acteurs économiques, aux entreprises… Soyons ambitieux, osons la fibre!" Ce slogan accompagne le plaidoyer en faveur du très haut débit que viennent de publier Gilles Quinquenel, président de Manche numérique et le sénateur Hervé Maurey, co-auteur de la proposition de loi sur l'aménagement numérique du territoire. Tous deux souhaitent attirer l'attention des acteurs du développement numérique et notamment celle de Fleur Pellerin, la nouvelle ministre chargée de l'Innovation et de l'Economie numérique, sur la nécessité de poursuivre et même d'accélérer le déploiement de la fibre dans notre pays. Proches en cela des engagements de campagne pris par François Hollande, ils proposent de s'appuyer sur le large consensus obtenu au Sénat par la proposition de loi "Maurey-Leroy" pour lever les freins dénoncés par les élus : cadre réglementaire complexe, impératifs de rentabilité des entreprises "plus bloquants que dynamiques", aménagement du territoire placé au second plan. Ils suggèrent un mode opératoire adapté aux nouvelles exigences. "Dans une République décentralisée", la fonction de l'Etat est plus celle "d'un ensemblier", estiment les auteurs. Dans cet esprit, celui-ci devrait réunir entreprises, opérateurs, constructeurs et fournisseurs avec les collectivités "pour définir un modèle industriel assis sur des normes et des référentiels partagés". Au delà des investissements à réaliser, les auteurs soulignent l'importance du tryptique "infrastructures-usages-formation" pour assurer un équilibre et mettent en garde contre le schéma "haut débit des villes et bas débit des champs". Pour amorcer le processus de déploiement, ils formulent trois propositions : tout d'abord que soit défini rapidement un cadre stratégique de formation des acteurs, étant donné les risques de ralentissement déjà signalés sur ce segment, ensuite, que le fonds d'aménagement numérique du territoire soit alimenté au delà des 900 millions d'euros prévus "pour aider dans la durée les collectivités à financer les déploiements" et, enfin, que l'Etat favorise, par des aides, la mutualisation des interventions des collectivités dans le domaine des usages.