Hébergements collectifs touristiques : net redressement de la fréquentation au quatrième trimestre 2016
L'Insee annonce une surprenante progression de 3,9% de la fréquentation touristique, dans les hôtels et autres hébergements collectifs touristiques, pour la période octobre-novembre-décembre 2016 par rapport à l'année précédente. La fréquentation des hôtels 4 et 5 étoiles augmente même de 9,9%.
Après plus de dix-huit mois de crise, la dernière livraison de la note de l'Insee "Informations rapides" apporte une bouffée d'oxygène au secteur du tourisme. Les chiffres publiés concernent la fréquentation touristique - exprimée en nuitées - dans les hôtels et autres hébergements collectifs touristiques (hors hébergements proposés par des particuliers). Ils montrent un net redressement au quatrième trimestre 2016, avec une progression de 3,9% par rapport à la même période de 2015 (marquée, il est vrai, par les attentats de novembre à Paris). Cette hausse bienvenue fait suite à deux trimestres consécutifs de baisse de la fréquentation.
L'hôtellerie haut de gamme redresse la tête
L'Insee précise que "ce fort rebond fait plus que compenser le net repli enregistré un an plus tôt (-1,8%), lié à l'impact des attentats", ce qui permet même au nombre de nuitées de dépasser celui du quatrième trimestre 2014 (donc avant l'attentat de Charlie Hebdo et le début de la crise). Autre signal positif pour le dernier trimestre 2016 : si le rebond est "particulièrement net" pour la clientèle française (+4,3%), il concerne aussi la clientèle étrangère (+2,9%), qui avait pourtant déserté l'Ile-de-France et, dans une moindre mesure, la Côte d'Azur après les attentats.
Le redressement profite particulièrement aux hôtels, jusqu'alors très touchés par la crise, avec une progression de la fréquentation de 4,9% en tendance annuelle au quatrième trimestre (+5,7% pour la clientèle française, +3,0% pour les touristes étrangers). Après un frémissement en octobre, la tendance s'est accélérée en novembre et décembre.
Le redressement le plus net concerne les hôtels haut de gamme (4 et 5 étoiles) avec une progression de 9,9%. Il est davantage prononcé dans les zones urbaines de province (+6,9%) qu'en Ile-de-France (+4,5%), qui ne parvient encore à rattraper pas son niveau du dernier trimestre 2014.
Les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) bénéficient également de ce mouvement de reprise après un an de baisse continue, mais à un degré nettement moindre (+0,7%). Les résidences de tourisme tirent bien leur épingle du jeu (+3,4%), alors que les villages vacances (-12,4%) et les autres formes d'hébergement (-10,3%) sont à la peine. Les campings n'entrent toutefois pas en compte dans cette enquête, puisqu'ils n'y sont intégrés que pour la période de mai à septembre.
Le revenu par chambre en forte hausse à Paris et en Ile-de-France
Une autre étude sur l'hôtellerie parisienne - réalisée par l'Observatoire MKG Consulting (cabinet spécialisé dans le tourisme) - montre que le redressement de la fréquentation commence à se traduire dans l'activité économique. Portant sur le mois de janvier 2017, cette étude montre que le RevPAR - revenu par chambre, principal indicateur de performance du secteur - connaît "un sérieux rebond" en ce début d'année. Après avoir reculé tout au long de 2016 (-14,6% pour Paris intra-muros et -9% pour l'Ile-de-France), le RevPAR enregistre en janvier une forte hausse de 17,4% à Paris et de 11,4% pour la métropole élargie, sous le double effet de la reprise de la fréquentation et de la hausse consécutive des taux d'occupation. Le prix moyen par chambre reste toutefois orienté à la baisse.
En dépit de ces bons chiffres, l'étude de l'Observatoire MKG Consulting prend cependant soin de préciser qu'"il faut naturellement rester circonspect, car le mois de janvier n'est pas un mois de très forte activité́ hôtelière. Les progressions auxquelles on peut s'attendre sur l'année 2017 auront largement une justification mécanique de reprise par rapport à un marché déprimé en 2016. Il est surtout à souhaiter que l'attaque terroriste maîtrisée aux abords du Louvre ne soit pas une nouvelle occasion pour la presse étrangère d'alerter les visiteurs sur les dangers de la capitale".