Développement durable - Grenelle de l'environnement : table ronde finale les 24 et 25 octobre
La table ronde du Grenelle de l'environnement, phase ultime et décisive de ces états généraux, se tiendra en quatre demi-journées de travail les 24 et 25 octobre, selon un document de travail du ministère de l'Ecologie.
Ce texte, transmis dans la nuit du 16 au 17 octobre par le ministère à ses partenaires, présente une nouvelle mouture des mesures principales qui seront débattues lors des deux jours de travaux, qui seront clos par le président de la République.
Les quatre demi-journées de travail, selon le texte, seront consacrées à quatre thèmes : " Lutter contre le changement climatique", "Préserver la biodiversité et les milieux naturels", "Stimuler l'économie en préservant la santé et l'environnement", et "Instaurer une démocratie écologique".
Les représentants des cinq collèges qui ont préparé les travaux du Grenelle - l'Etat, les collectivités territoriales, les représentants des salariés, du patronat et les associations environnementalistes - se retrouveront durant ces deux jours pour arrêter dans ces domaines les 15 à 20 "mesures structurantes" nécessaires.
Selon un précédent document du ministère, ces mesures seront ensuite traduites en une "loi d'orientation et de programmation présentée au Parlement au premier semestre 2008".
Dans l'immédiat, le document de travail qui sera soumis à la table ronde finale du Grenelle prône un "changement radical de stratégie dans les transports". "La capacité routière globale du pays ne doit plus augmenter, sauf pour éliminer des points de congestion et des problèmes de sécurité", indique le texte. La route et l'avion doivent devenir "des solutions de dernier recours imposés par l'état des technologies ou la géographie", ajoute-t-il. Le moratoire sur le développement autoroutier réclamé par les associations écologistes n'est cependant pas retenu. Globalement, l'objectif est de réduire de 20% d'ici 2020 les émissions actuelles du secteur qui représentent 25% des émissions françaises de gaz à effet de serre.
La proposition d'une réduction de 10 km/h de la vitesse sur les routes et autoroutes figure dans le document mais entre parenthèses, ce qui signifie qu'elle n'a pas réuni de consensus et pourrait ne pas être retenue. Pour réduire les émissions de CO2 des voitures particulières, les participants au Grenelle tablent plutôt sur des incitations telles que l'écopastille favorisant les voitures les moins polluantes avec un système de bonus-malus ou le développement de modes de conduite écologique.
En ville, le document préconise le covoiturage et l'autopartage, la promotion de la marche ou du vélo par un "code de la rue". Il propose par ailleurs 1.500 km de lignes nouvelles de tramway (contre 329 actuellement) hors Ile-de-France en 2020. A plus long terme, le projet "Métrophérique" conçu par la RATP d'une rocade de métro sur la petite couronne parisienne permettrait de passer de banlieue à banlieue sans devoir entrer dans Paris.
Afin de multiplier les alternatives à la route, le document propose d'accélérer la réalisation du réseau de lignes à grande vitesse (LGV) mais les participants n'ont pu se mettre d'accord sur les délais (2020-2030) ni sur l'ampleur du programme (4.500 km de lignes supplémentaires). Les "autoroutes ferroviaires" (des camions sur des trains) sont présentées comme "un des modes alternatifs les plus prometteurs" mais l'objectif de 2 millions de camions ainsi transportés en 2015 fait débat.
A.L. avec AFP
"Les régions ne se contenteront pas de mesurettes"
L'ARF, représentée par son président Alain Rousset, président du conseil régional d'Aquitaine, et Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional de Rhône-Alpes, coordonnateur du Grenelle de l'environnement, a rencontré le 17 octobre le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, au sujet de la table ronde du Grenelle de l'environnement. L'ARF a insisté sur "la nécessité de voir le processus déboucher sur de véritables négociations assorties de mesures concrètes, de programmes opérationnels et de plans d'actions sur les sujets liés au développement durable. Il y a une exigence de transparence, de négociation et de résultats pour ne pas décevoir. Les régions ne se contenteront pas de mesurettes". Elles ont assuré au ministre qu'elles étaient prêtes à amplifier leurs actions en matière de développement durable "dans le cadre de responsabilités claires et de financements adaptés". "Les questions des moyens et des financements ne doivent pas être éludées et les réponses doivent être à la hauteur des enjeux. La question des financements des infrastructures et des transports et donc des ressources de l'Agence des financements des infrastructures de France doit recevoir une réponse claire." Les régions revendiquent aussi un rôle de chefs de file dans les domaines des transports, des énergies renouvelables, des bâtiments (notamment sur le volet de la formation professionnelle), de la biodiversité, des plans climat et de l'agriculture.