Aménagement - Grand Paris Express : le comité de suivi affiche ses orientations
"On a beaucoup avancé", répétait à l'envi le ministre de la Ville chargé du Grand Paris, Maurice Leroy, mercredi 10 mai, à l'issue du premier comité de suivi de l'accord Etat-région du 26 janvier. Le Grand Paris Express peut se mettre en ordre de marche. Les élus et l'Etat ont présenté leurs orientations : prolongement de la ligne 14 et "désaturation" de la ligne 13, réalisation de l'Arc Est et, enfin, desserte de Saclay, sujet pourtant sensible. Il s'agit d'un "schéma d'ensemble" qui ne fonctionnera en rocade automatique qu'une fois bouclé, a expliqué le ministre.
La ligne 14, noeud gordien du futur réseau, se verra ainsi prolongée jusqu'à Saint-Ouen. "Il y aura bel et bien une rupture de charge à Saint-Denis Pleyel, nous faisons vivre cet accord [du 26 janvier, ndlr]", a appuyé le ministre. Décision qui va à l'encontre de l'avis de la RATP qui aurait souhaité un prolongement jusqu'à Roissy Charles-de-Gaulle. L'opération sera financée à 70% par les collectivités et les 30% restants par la Société du Grand Paris (SGP). La maîtrise d'ouvrage, elle, sera assurée par le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif). Une convention sera signée entre la SGP et le Stif pour en fixer le montage. L'enquête publique devrait avoir lieu "avant la fin de l'année" et l'ouverture de la ligne est envisagée en 2017.
Métro léger et majoritairement aérien
Autre décision importante : un Arc Est en proche couronne reliant Saint-Denis Pleyel et Noisy-Champs. "L'Arc Est sera définitivement intégré à ce schéma d'ensemble", a martelé Maurice Leroy. La Seine-Saint-Denis est le grand bénéficiaire de l'opération chiffrée à deux milliards d'euros. Il est également proposé de relier Val de Fontenay à la rocade sud via Champigny-le-Plan. L'Arc Est pourra être prolongé à l'ouest, après 2025, jusqu'à Nanterre-Préfecture via Colombes. Là encore, c'est le Stif qui en assurera la maîtrise d'ouvrage, la SGP s'y étant montrée opposée. Les 900 millions d'euros que les collectivités avaient initialement prévus pour la rocade sud seront transférés sur l'Arc Est. "Comme la Société du Grand Paris ne tient pas à lancer l'Arc Est en même temps que l'Arc Sud, nous reprenons l'Arc Est en lui consacrant les 900 millions d'euros de l'Arc Sud. C'est un jeu à somme nulle", a expliqué Jean-Paul Huchon. "Les études vont être lancées dès maintenant, il faut très vite avancer", a-t-il assuré.
En ce qui concerne la liaison Orly-Versailles par Saclay, le comité reprend les propositions du débat public et retient l'idée d'une desserte fine avec onze gares au lieu de quatre prévues initialement. Le tracé sera "majoritairement aérien" avec un métro "léger", a indiqué Jean-Paul Huchon. Il respectera la "préservation absolue des 2.300 hectares d'espaces agricoles" de la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris.
Desserte fine des territoires
Plus généralement, le comité a retenu l'idée d'une "desserte fine des territoires" : les gares optionnelles (La Courneuve, le Mesnil-Amelot, la Maison blanche, Nanterre et Chevilly-Trois-Communes) feront l'objet d'une "étude approfondie".
Se refusant à livrer un calendrier précis de la mise en oeuvre des travaux, Etat et région ont donné quelques éléments sur les étapes à venir. Le schéma d'ensemble fera l'objet d'un "acte motivé" qui sera voté par le comité de surveillance de la SGP le 26 mai. Il fera ensuite l'objet d'un décret publié en juillet. En outre, une convention Etat-région devrait être signée entre juin et juillet sur le financement du "plan de mobilisation" 2011-213 de 1,08 milliard d'euros pour l'amélioration des RER C et D.
Quant à la proposition de loi sur le schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif), votée à l'unanimité par les sénateurs, le 30 mars, elle passera à l'Assemblée le 30 mai.