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Grand Débat : la Fnaut plaide pour l'offre ferroviaire

Le mouvement des gilets jaunes étant parti des taxes sur les carburants et des problèmes de mobilité, il est logique que la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) contribue à son tour au Grand Débat, dont la seconde phase se poursuit à travers des débats organisés dans les ministères, en région et au Parlement. Elle l'a fait savoir lors d'une conférence ce 8 mars, à Paris.

Alors que la seconde phase du Grand Débat se poursuit à travers des débats organisés dans les ministères, en région et au Parlement, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a présenté sa contribution ce 8 mars. Prenant le contre-pied d'un changement coûte que coûte, elle appelle à une constance dans la politique suivie et les engagements pris. Elle déplore de graves "reculs dans la gestion collective de la mobilité", laissée aujourd'hui "sans perspectives partagées et sous la menace d'une double récession : physique, faute de financement, et sociétale, faute de mise en oeuvre de la politique annoncée". L'accent est mis dans sa contribution à la régression de l'offre ferroviaire : "La SNCF dit qu'elle ne ferme pas des lignes et des gares mais qu'elle réduit des fréquences et ferme juste des guichets : nous vous laissons juges de la nuance !", alerte Bruno Gazeau, président de la Fnaut.

Vigilance

Observant que dans "certains départements ruraux, il ne reste plus qu'une ou deux gares ouvertes avec un guichet" et que même dans les grandes villes "ces guichets se font rares", l'association demande que les billets puissent être achetés à bord "sans surtaxe, au tarif normal", et que des alternatives soient proposées et étudiées en amont avant toute fermeture de guichet (par exemple la solution d'un point de vente multimodal). Après les trains de nuit et la dégradation sur les lignes TER, une grande vigilance s'impose selon l'association sur les liaisons TGV, notamment province-province et celles qui desservent des villes moyennes, "qui déjà disparaissent, vont disparaître ou être réduites".

Corriger la LOM

En lieu et place d'un coup par coup tenant lieu de stratégie, l'association rappelle qu'un outil de transparence et de planification existe, le schéma des services de transport ferroviaire. Prévu par la loi d'août 2014 pour définir les dessertes d'aménagement du territoire, il ferait l'objet de guéguerres intestines et "reste acté mais toujours pas voté". Il devrait inclure, réclame-t-elle, "la publication deux ans à l'avance des modifications horaires envisagées". La place des usagers est aussi essentielle mais à la traîne : "Chez nos voisins, au Royaume-Uni, elle est mieux structurée et soutenue financièrement", compare Anne-Marie Ghemard, présidente de la Fnaut Auvergne Rhône Alpes. Parmi les 70 amendements au projet de loi mobilités (LOM) - sur 620 en tout, dont 240 viennent d'être adoptés en commission au Sénat - défendus par les associations d’élus et leurs parties prenantes (Gart, UTP, Régions de France, Fnaut, TDIE, FNTV), plusieurs visent à corriger les lacunes de la LOM sur cet enjeu de la participation citoyenne. "En plus des apports de la loi de réforme ferroviaire sur ce sujet, la LOM doit prévoir la création de comités de desserte pour les TGV, Intercités et les cars Macron. Les arrêts de trafic doivent faire l'objet d'une consultation préalable des usagers", défend Bruno Gazeau.