Gestion forestière : deux nouvelles méthodes du label bas carbone en consultation
Deux nouvelles méthodes de gestion forestière pour obtenir la labellisation bas carbone d’un projet sont soumises à consultation publique, jusqu’au 17 novembre prochain, avant validation par le ministère de la Transition écologique. Pour rappel, le label bas carbone (LBC) lancé en 2019 permet de certifier, suivant une méthode approuvée, des projets de réduction ou de séquestration du carbone dans tous les secteurs (forêt, agriculture, transport, bâtiment, déchets, etc.) et de les valoriser économiquement.
La première méthode consacrée au "maintien de peuplements forestiers par couvert continu" portée par un consortium entre l’Association futaie irrégulière (AFI), Prosilva, et la Société Forestière de la Caisse des Dépôts (SFCDC) priorise ses actions sur les peuplements présentant un risque réel de déstockage carbone, en particulier les futaies résineuses régulières et les taillis adultes, couramment trouvés dans des régions comme le Massif central, et particulièrement vulnérables aux pratiques de gestion intensives.
La seconde méthode, de "gestion forestière optimisée" menée par la société "La Belle forêt", s’applique uniquement aux mélanges futaie-taillis, futaies à majorité de feuillus régularisées ou irrégularisées, à majorité de résineux irrégularisées, et futaies mélangées.
Au contraire des méthodes forestières en vigueur, ce sont des méthodes qui visent '"à conserver une forêt existante, via une gestion durable et optimisée d’un point de vue du carbone". Il s’agit en particulier d’éviter les coupes rases qui, bien que lucratives à court terme, libèrent rapidement de grandes quantités de carbone dans l’atmosphère. En termes sylvicoles, ces deux méthodes pratiquent soit "l’irrégularisation des peuplements", c’est-à-dire des coupes et replantations ciblées pour diversifier l’âge des arbres, soit "l’allongement de cycle de production", qui consiste à laisser un arbre plus longtemps sur pied alors qu’il aurait pu être coupé. Ces deux pratiques reconnues permettent d’améliorer le stock de carbone par rapport à un scénario de référence plus intensif.
Pour les futaies irrégulières déjà établies, le consortium à l’origine de la méthode de "couvert continu" estime en revanche que les paiements pour services écosystémiques (PSE) autres que le carbone représentent un modèle de financement mieux adapté à ces peuplements.
A ce jour, 15 méthodes ont été approuvées par le ministère, dont la dernière en date, "Ville arborée", vise à encourager les travaux de plantations d’arbres et d’arbustes ainsi que les travaux de désimperméabilisation des sols dans les villes. Une fois qu’un projet est labellisé, les tonnes de CO2 économisées ou stockées deviennent accessibles au financement d’acteurs divers (privés, collectivités, particuliers) souhaitant compenser volontairement leur empreinte carbone.