Restauration des mangroves : la méthode du label Bas-Carbone bientôt validée
La méthode de restauration des mangroves et forêts marécageuses littorales associée au label "Bas-Carbone" est en consultation sur le portail du ministère de la Transition écologique jusqu’au 24 septembre prochain. En dépit de leurs fortes capacités de stockage du carbone, ces écosystèmes "sont dégradés et détruits par l’activité humaine et le changement climatique à un rythme alarmant", souligne EcoAct, qui s’est associé à I4CE et EIT Climate-KIC, pour développer la trame d’accompagnement du label Bas-Carbone. Une première méthodologie était d'ailleurs dédiée aux herbiers de posidonie en Méditerranée.
Cette nouvelle méthodologie a été soumise pour validation au ministère, afin de l’intégrer au label qui certifie les projets de compensation carbone à fort impact mis en œuvre en France. L’objectif de la méthode est "de permettre la valorisation économique du carbone stocké grâce au développement de projets additionnels améliorant les conditions abiotiques et écosystémiques des mangroves et forêts marécageuses dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) grâce aux activités de restauration envisagées", précise le document. Y sont indiquées les différentes étapes à suivre pour la réalisation des actions à mettre en place dans le cadre des projets de restauration. La méthodologie permettra aux porteurs de projets privés et publics - et entre autres aux collectivités, EPCI, Conservatoire du Littoral etc. - "d’obtenir des financements par la mise en place et le suivi d’actions dont l’effet est d’augmenter la capacité de séquestration carbone dans les sols et dans la biomasse", ajoute-t-il.
La durée pour un projet de restauration d’une zone mangrove-forêt marécageuse dans le cadre du label Bas-Carbone est de 10 années, renouvelable deux fois, soit une durée maximale de 30 ans. Le porteur de projet devra au préalable identifier les facteurs responsables du déclin des écosystèmes marécageux, puis établir un plan de gestion validé par un tiers compétent. Les activités éligibles peuvent être "passives", c’est-à-dire une restauration via l’amélioration des conditions physico-chimiques du site, ou "actives" via l’introduction d’espèces végétales. Les réductions d’émissions éligibles sont déterminées "par la différence entre le stock de carbone en début de projet et le stock de carbone calculé lors de la vérification par un auditeur [indépendant spécialisé dans l’étude du milieu marin]". Des actions pouvant générer des cobénéfices pour le suivi de la biodiversité, de la qualité de l’eau et les impacts socio-économiques positifs sont en outre associées à un système de bonus.