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Tourisme social - Gabriel Attal veut relancer les colonies de vacances

Chaque année, 3 millions d'enfants ne partent pas en vacances. Le gouvernement tente de relancer les colonies, par une campagne de communication, une large concertation notamment avec les collectivités locales et la révision des critères d'aide de la CAF. En encadré : "Des chèques-vacances pour les familles en fragilité économique et sociale".

 

Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, s'est rendu, le 2 mai, au centre UCPA de Port-Camargue (Gard) pour lancer la campagne 2019 "À nous les colos" et relancer la formule des colonies dans un pays où 3 millions d'enfants ne partent pas en vacances. "Ils étaient 4 millions d’enfants au début des années 60 à partir en séjours collectifs, ils n’étaient plus que 1,4 million en 2017-18, dont 900.000 partis en colonies de vacances", regrette ce gouvernement, comme l'avait fait le précédent (la désaffection ne date pas d'hier, voir nos articles ci-dessous).

Les critères d'éligibilité des aides de la CAF seront redéfinis

Pour expliquer cette "baisse tendancielle" des départs en séjours collectifs, Gabriel Attal estime que se conjuguent des facteurs sociétaux, la montée en puissance des individualismes et celle des familles recomposées, mais aussi des facteurs économiques. Pour y faire face, le gouvernement s'apprête à engager "un grand chantier de concertation avec les collectivités territoriales, la CAF, les entreprises". À Port-Camargue, Gabriel Attal a d'ores et déjà annoncé une redéfinition des critères d’éligibilité des dispositifs d’aide mis en place par les CAF, qui sera finalisée en septembre prochain. Pour rappel, la CAF accorde aux familles allocataires des aides pour le financement de séjours (aide aux vacances enfants – AVE) conventionnés, d’une durée d’au moins 5 jours, pour les enfants âgés de 7 à 16 ans. 

"La conquête pour chaque enfant de sa part d’autonomie"

Dans sa campagne de communication 2019, "nous voulons mettre en lumière ce qui fait l’essence de la colonie, ce qui reste en mémoire bien des années après, la rencontre de l’autre, l’apprentissage de la vie en communauté et la conquête pour chaque enfant de sa part d’autonomie", souligne le ministère. Depuis le 29 avril, des visuels sont diffusés, avec pour cible les parents, sur de multiples sites, sous forme d’encarts qui tous renvoient vers l'adresse jeunes.gouv.fr/colo. Le ministère a également sollicité des influenceurs, notamment l’humoriste et youtubeur Pierre Croce
Un concours intitulé "Ta classe en colo", lancé dans les écoles à l’initiative de l’association Jeunesse au plein air (JPA), vise les CM1-CM2 de dix départements (*). Il propose aux élèves, après un travail autour du droit aux vacances et aux loisirs pour tous, de la solidarité et de la fraternité, d’imaginer et présenter sur support numérique leur projet de colonie de vacances idéale avec à la clé des séjours gagnés. 

(*) Aisne, Bouches-du-Rhône, Calvados, Hérault, Nord, Pas-de-Calais, Rhône, Haute-Saône, Tarn-et-Garonne, Val-de-Marne.
 

Des chèques-vacances pour les familles en fragilité économique et sociale

L'Agence nationale des chèques-vacances (ANCV) et  la Fédération nationale des acteurs de la solidarité (Fnars) sont partenaires pour accompagner des familles en fragilité économique et sociale dans leurs démarches préalables au départ. Et cela, même si aucun membre de la famille ne travaille. Dans ce cadre, un organisme adhérent à la Fnars s'engage à être le référent social auprès des familles pour construire avec eux leur projet de vacances (soutien technique et méthodologique). De plus, la Fnars met à disposition des chèques-vacances utilisables pour les dépenses d’hébergement, de transport, de restauration et de loisirs. 
"Les bienfaits que l’on peut observer sur les individus, la famille, voire même les relations entre personnes accompagnées et intervenants/institution sont flagrants, que ce soit durant la phase de préparation, de séjour, et de retour de vacances", note le Fnars. Selon elle, "offrir l’opportunité d’investir des espaces de rupture, de rêverie, de rencontres et d’expérimentations aux personnes accompagnées, ouvre très souvent la voie à des perspectives d’insertion sociale voire socioprofessionnelle non envisagées jusqu’alors".