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Fusions missions locales / Pôle emploi : les oppositions se multiplient

Une pétition contre la disparition du réseau des missions locales a été lancée sur internet il y a quatre semaines, recueillant déjà quelque 25.000 signatures. Après l'UNML, l'ARML et l'AMF, des régions se positionnent aussi pour défendre les missions locales face aux projets d'expérimentations de fusion avec Pôle emploi prévues par le gouvernement.

Une pétition "Ma mission locale, j'y viens, j'y tiens !" contre la disparition des missions locales a recueilli près de 25.000 signatures. La pétition a été lancée il y a quatre semaines par un collectif d'acteurs de missions locales. Elle intervient alors que le Premier ministre a annoncé en juillet 2018 la possibilité pour les collectivités territoriales qui le souhaiteraient de lancer des expérimentations visant à fusionner les structures des missions locales au sein de Pôle emploi. Annonce qui a été confirmée par la diffusion fin septembre d'une note du ministère du Travail détaillant les modalités pour mener à bien ces expérimentations et le discours à tenir auprès des élus locaux.
"En signant cette pétition, nous vous invitons à refuser la disparition des missions locales, réseau au service de tous les jeunes", signale le collectif sur la pétition en ligne. L'Union nationale des missions locales (UNML) et les présidents de l'Association régionale des missions locales (ARML) se sont fortement opposées à ces projets d'expérimentation, tout comme l'Association des maires de France (AMF). Les régions commencent elles aussi à manifester leur opposition. Ainsi, en Nouvelle-Aquitaine, dans une motion proposée par les groupes Génération.s, Ecologistes et citoyens, Radical de gauche et PS, et votée le 23 octobre, les élus de la région ont mentionné leur inquiétude et leur opposition à tout projet d'expérimentation de fusion entre les missions locales et Pôle emploi, "qui aurait des conséquences sur la mise en œuvre des missions d'accompagnement global des missions locales et qui impacterait de façon désastreuse l'avenir de nos jeunes les plus en difficulté et les salariés des missions locales".

Le risque de voir les spécificités des missions locales disparaître

"Aujourd'hui, personne n'est dupe ! Au-delà de la mutualisation de l’administratif et du financier, derrière ce projet de fusion, c’est la possibilité de la suppression et de la dissolution des missions locales qui pourraient être recherchés par le gouvernement", peut-on lire dans cette motion. Au cœur des inquiétudes : le risque de voir les spécificités des missions locales disparaître - l'accompagnement global des jeunes en difficulté, mais aussi un service public sous forme associative, financé et gouverné par l'État et tous les niveaux de collectivités locales.
La région Nouvelle-Aquitaine contribue à hauteur de 25% dans le budget des missions locales. En décembre 2017, elle a approuvé un accord-cadre avec l'ARML et toutes les missions locales pour un soutien financier de 8 millions d'euros. 43 missions locales sont installées sur le territoire.
Autre région, autre opposition : en Auvergne-Rhône-Alpes, lors de l'assemblée plénière des 11 et 12 octobre, le conseil régional a adopté un vœu en ce sens : "La région affirme son soutien plein et entier au réseau des missions locales, elle réaffirme sa reconnaissance des missions locales dans la mobilisation des jeunes pour une formation et/ou un emploi dans notre région. Elle demande donc au gouvernement de clarifier ses intentions et de garantir l'avenir du réseau des missions locales en Auvergne-Rhône-Alpes et l'appelle à engager une concertation réelle avec notre région sur les articulations possibles entre les partenaires régionaux du service public de l'emploi dans le respect des spécificités de chacun".