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Transports - Fret ferroviaire : des collectivités en première ligne dans la sauvegarde du réseau capillaire

Où en est la relance du fret ferroviaire ? Malgré une timide reprise du trafic, le défi reste d'ampleur, les obstacles nombreux. Les collectivités, et plus particulièrement les régions, agglomérations et métropoles, sont en première ligne pour soutenir, parfois à bout de bras, le fret de proximité. Le 29 septembre, une quatrième conférence nationale a permis de faire un point d'étape sur cet enjeu.

A l'issue de la quatrième conférence pour la relance du fret ferroviaire, qui s'est tenue le 29 septembre à Paris, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, s'est félicité de l'augmentation de plus de 6% du trafic de fret ferroviaire en France au premier semestre 2015. Un chiffre à considérer avec prudence. Difficile en effet de comparer avec l'année précédente (2014) puisqu'elle avait été marquée par des perturbations et grèves touchant fortement le fret. Au niveau national, la compétitivité reste un enjeu majeur. Le commissariat général au développement durable, dans une étude publiée cet été, a rappelé chiffres à l'appui qu'il a atteint "le niveau le plus bas historiquement observé". Partant de là, toute reprise en main dégage un semblant d'optimisme.

Une concertation bien entamée

La volonté d'avancer des acteurs du secteur est certaine. Des évolutions tarifaires ont été annoncées le 29 septembre par le secrétaire d'Etat, en contrepartie d'"une amélioration de la qualité de service offerte aux opérateurs". Elles font l'objet d'une concertation lancée avec ces entreprises, pénalisées depuis des années par une dégradation de la qualité des sillons, qui complique la circulation. Il est aussi admis que des assouplissements de la réglementation aideraient à avancer. De nouveaux référentiels sont ainsi visés en 2016, pour aider dans cette quête "d'un modèle économique adapté". Un tel assouplissement visera aussi à laisser plus de place aux innovations existantes, pas toujours réellement mises au service du fret. Les débats lors de cette 4ème conférence réunissant les acteurs du secteur ont aussi porté sur la maintenance du réseau et les solutions apportées pour le maintien de certaines lignes. Une dynamique, portée entre autres par des chargeurs, que le secrétaire d'Etat a tenu à féliciter, notamment lorsqu'elle vise à "développer les flux ferroviaires diffus, c'est-à-dire le transport fret à la demande".

Le fret de proximité en première ligne

La sauvegarde du fret dit territorial, autrement dit du réseau capillaire, constitué de vieilles lignes n'accueillant pas de passagers, mais vital aux yeux des opérateurs, est un enjeu sur lequel Alain Vidalies s'est réjoui de la mobilisation des acteurs locaux, "en particulier des régions, en vue de redonner un avenir à ces lignes." Un travail de diagnostic des lignes à moderniser a été amorcé en début d'année. Pour les soutenir financièrement, il est confirmé qu'une enveloppe de 30 millions d'euros, apportée via l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf), est bien prévue. Une quinzaine de projets sont sur la table. "Cinq lignes vont bénéficier dans les prochains mois de travaux ainsi financés", a précisé le secrétariat d'Etat. "Dont trois où il y a une part de cofinancement privé", ajoute-t-on à l'Association française du rail (Afra), l'une des voix du côté des opérateurs. En Champagne-Ardenne, la sauvegarde de la ligne Esternay-Oiry, qui nécessite d'importants investissements, est ainsi d'actualité. Là comme ailleurs, CCI, élus départementaux et régionaux, industriels et clients embranchés se sont mis autour de la table pour trouver des solutions pérennes. "Nous accompagnons cette mobilisation des collectivités et des acteurs économiques", martèle le secrétariat d'Etat. Autre exemple local : la ligne capillaire fret dite du bec d'Ambès. Elle est partie intégrante du grand port maritime de Bordeaux. Sa remise en état met donc dans la boucle un acteur portuaire, qui entend jouer son rôle. Un nouveau point d'étape sur l'ensemble de cette dynamique sera fait lors de la prochaine conférence prévue mi-2016.