Transports - Fret ferroviaire : les régions appelées à financer l'entretien des lignes locales
L'entretien des lignes locales de fret ferroviaire devra à l'avenir être financé par les entreprises concernées et par certaines collectivités territoriales, notamment "les régions dans le cadre d'un pacte économique sur des bassins d'emploi", a indiqué Alain Vidalies ce 12 décembre. Le secrétaire d'Etat en charge des Transports s'exprimait à l'issue de la troisième conférence pour la relance du fret ferroviaire, où a notamment été décidée la mise en place "sur chaque ligne, (d'une) réunion de l'ensemble des acteurs locaux", gestionnaires de réseaux, entreprises et élus locaux, "notamment des régions".
"Sur cette question, compte tenu de l'urgence, il faut changer de braquet", a déclaré Alain Vidalies, précisant que 1.250 kilomètres de lignes locales n'ont aujourd'hui aucun trafic, faute de demande, mais "aussi pour des raisons de sécurité". D'après un diagnostic du réseau dit "capillaire" réalisé par Réseau ferré de France (RFF), sur 3.200 kilomètres "ouverts à la circulation", 85% voient passer moins d'un train par jour et 1.000 kilomètres "présentent un risque de fermeture dans les 3 à 5 ans" faute de réhabilitation. "Aucune solution n'est à écarter", a déclaré le secrétaire d'Etat, qui a signalé que "de nouvelles méthodes qui sont en deçà des normes" sont expérimentées sur certaines lignes, "à objectif de sécurité maintenu et sous le contrôle de l'établissement public de sécurité ferroviaire". Actuellement, le coût annuel de l'entretien d'un kilomètre de ligne de fret locale est au minimum de 8.500 euros, selon RFF. "Quand on veut refaire ces voies, c'est 300.000 euros du kilomètre", a ajouté Alain Vidalies, affirmant que "pour une utilisation inférieure à un train par jour, personne ne va payer" ce prix.
Le secrétaire d'Etat aux Transports a également évoqué une délégation accrue du réseau capillaire à des opérateurs ferroviaire de proximité (OFP) et la possibilité de changer "la nature de ces lignes en fonction de ce que voudront les régions (...) dans le cadre de leur compétence économique".