France Travail : l’UNML fait sa liste de revendications

Monopole sur la mise en œuvre du contrat d’engagement jeune, exceptions à l’inscription automatique à France Travail ou création d’un groupement d’intérêt public figurent parmi les mesures à intégrer dans la réforme France Travail dont l’examen va débuter au Sénat, estime l’Union nationale des missions locales.

En amont de l’examen du projet de loi pour le plein emploi qui démarre au Sénat cette semaine, l’Union nationale des missions locales officialise ses positions quant à la réforme France Travail. Dans un communiqué diffusé vendredi 23 juin, à la suite d’un dîner organisé avec la sénatrice et rapporteure du texte Pascale Gruny, l’UNML indique vouloir "défendre ses convictions issues d’une phase de concertation interne".

Inscription à France Travail sous réserve d’une recherche d’emploi

Saluant la généralisation de l’approche "globale" de l’accompagnement dans France Travail, l’organisation patronale souligne que pour les publics les plus éloignés de l’emploi, "il est nécessaire d’effectuer un travail préalable pour créer les conditions favorables à leur insertion sociale, citoyenne et professionnelle durables dans la société".

À rebours de l’inscription automatique de tous à France Travail prévue dans le projet de loi, l’UNML réclame que celle-ci ne soit réservée qu’à "ceux qui sont en recherche d’emploi". "Les missions locales, bien qu’elles jouent un rôle décisif sur l’accès à l’emploi des jeunes, travaillent également, notamment dans le cadre de l’obligation de formation, à prévenir le décrochage scolaire et à encourager la reprise d’étude", rappelle la tête de réseau.

Monopole sur le contrat d’engagement jeune

Elle rappelle son attachement au principe de la "libre adhésion des jeunes" et au "choix de leur accompagnateur", deux facteurs nécessaires à la construction d’une relation de confiance. Mais pour éviter la "mise en concurrence entre acteurs d’un même service public", l’UNML souhaite aussi que le contrat d’engagement jeune soit "confié" aux missions locales.

Autre point de détail : l’UNML ne veut pas que sa dénomination bien identifiée de "mission locale" soit remise en cause. Un sujet sur lequel Olivier Dussopt a déjà voulu se montrer conciliant (voir notre article du 5 mai 2023).

Un groupement d’intérêt public

Sur le volet de la gouvernance, elle réclame également la création d’un groupement d’intérêt public "Réseau France Travail" afin de "porter collectivement les communs numériques et méthodologiques et l’académie France Travail". Elle estime aujourd’hui que "les modalités concrètes d’association" des missions locales aux orientations stratégiques "doivent être éclaircies". Pour l’heure, le projet de loi tel que présenté en conseil des ministres le 7 juin dernier (voir notre article) prévoit la création d’un "comité national France Travail" présidé par le ministre de l’Emploi.

Le rôle des missions locales dans cette gouvernance doit être conforté en leur confiant "l’élaboration des orientations stratégiques et l’animation des travaux du réseau France Travail, concernant les jeunes", réclame aussi l’UNML. Il s’agira aussi de "garantir la dimension ascendante dans France travail en confortant le rôle décisif des élus locaux dans l’adaptation et la mise en œuvre des politiques", à rebours de la "comitologie proposée".

Des financements pluriannuels

L’UNML réclame en outre des financements "pluriannuels avec une part variable limitée". Mais aussi "d’associer les partenaires sociaux à la gouvernance de France Travail et de confier les enjeux de formation et de montée en compétences des membres du réseau France Travail à Uniformation, l’Opco de la cohésion sociale".