Formation professionnelle - Formations prioritaires : une majorité de bénéficiaires en emploi six mois après
Six mois après la fin d'une formation prioritaire du "plan 100.000", la majorité des bénéficiaires est en emploi. C'est ce qu'indique une enquête "Sortants de formation prioritaires 2014" publiée le 22 septembre 2015 par Pôle emploi.
Dans le détail, 56,9% des demandeurs d'emploi ayant participé au plan sont en emploi six mois après leur formation. Et trois emplois sur quatre sont des emplois durables, à savoir des CDI ou des contrats de six mois ou plus. Le taux de retour à l'emploi durable s'établit à 41,8%. Les secteurs les plus concernés par le retour à l'emploi sont le commerce (14,7% des emplois retrouvés), le transport (11,9%), l'industrie (11,1%), et la logistique (7,8%).
Ce plan a été mis en place en 2013 suite à la conférence sociale de juin 2013. Son objectif : offrir à des demandeurs d'emploi des places de formations supplémentaires dans des métiers présentant des opportunités d'emploi mais pour lesquels les employeurs rencontrent des difficultés de recrutement. Les formations sont déterminées au niveau de chaque région par l'Etat, Pôle emploi, les conseils régionaux et les partenaires sociaux. 39.400 demandeurs d'emploi en ont bénéficié au deuxième semestre 2013 ("plan 30.000"). Le dispositif a ensuite été prolongé et étendu en 2014 et à travers le "plan 100.000" qui a dépassé ses objectifs, bénéficiant au total à 114.500 demandeurs d'emploi supplémentaires.
D'après l'enquête de Pôle emploi, les formations prioritaires se distinguent des autres sur trois paramètres. Premier point : elles concernent surtout deux domaines de formation que sont "Echange et gestion" (31%) et "Fonction production" (14%). "A l'inverse, les formations générales, lettres et langues sont quasiment inexistantes parmi les formations du 'Plan 100.000' alors qu'elles représentent près d'une entrée sur cinq (18%) parmi les autres formations", indique le document. Autre distinction : elles sont plus courtes que les formations habituelles. Le volume d'heures est ainsi deux fois moins élevé : 324 heures contre 629 heures pour les autres formations. Enfin, elles font la part belle aux dispositifs individuels et personnalisés type préparation opérationnelle à l'emploi (POE) individuelle ou action de formation préalable au recrutement (AFPR).
Le profil des bénéficiaires des formations prioritaires diffère aussi de celui des autres formations : les bénéficiaires ont un niveau initial de diplôme moins élevé, il y a plus d'ouvriers et plus d'hommes (62% d'hommes). L'âge des bénéficiaires des deux catégories de formation est quant à lui similaire.
6% d'abandon
Autre information donnée par l'enquête : la majorité des personnes ayant retrouvé un emploi se disent satisfaites de cet emploi. Et pour plus des trois quarts, l'emploi retrouvé est en lien avec la formation suivie. Pour 59,5% des bénéficiaires, la formation a été "absolument déterminante" dans leur retour à l'emploi.
Au total, seul 6% des personnes interrogées ont abandonné la formation avant la fin, mais environ une personne sur cinq a arrêté la formation car elle avait retrouvé un emploi.
Dans la continuité de ces deux premiers plans "30.000" et "100.000", le gouvernement a décidé de lancer, en juin 2015, un troisième plan 40.000" ciblant les TPE et PME ayant des difficultés à recruter. Pôle emploi et le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) viennent d'en arrêter les modalités de financement. Le FPSPP y contribuera à hauteur de 31,7 millions d'euros. L'enveloppe contribuera au financement de plusieurs dispositifs pilotés par Pôle emploi : AIF (aide individuelle à la formation), AFC (action de formation conventionnée) et POE (préparations opérationnelles à l’emploi) individuelles ou collectives. Elle supportera les coûts pédagogiques, les frais de transport ou de restauration et les frais de rémunération au titre de la RFPE (rémunération formation Pôle emploi).