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Inclusion numérique - Fleur Pellerin lance l'opération "2.000 emplois d'avenir dans les espaces publics numériques"

Cherche 2.000 jeunes sans qualification pour devenir forgeur numérique, expert vidéoludique, régisseur multimédia, assistant numérique de valorisation du territoire ou de formation aux usages mobiles.

Lors du premier séminaire gouvernemental organisé le 15 février par la délégation aux usages de l'internet (DUI), consacré aux politiques nouvelles pour les espaces publics numériques (EPN), Fleur Pellerin, la ministre de l'Economie numérique, a rappelé devant les principaux responsables "têtes de réseaux" des EPN réunis à cette occasion le rôle particulier de ces 5.000 équipements qui maillent la France. Elle a en particulier souligné que leur mission de sensibilisation et d'accompagnement des citoyens dans l'appropriation des usages du numérique répondait aux besoins socio-économiques et culturels du moment. Les usages évoluant rapidement, souvent au rythme de l'apparition des nouveaux outils communicants mis sur le marché, la ministre a souhaité que les EPN puissent exercer de nouvelles missions pour lutter contre les nombreuses formes d'exclusion numérique, notamment à travers la mise en place de laboratoires de fabrication numérique de proximité - "fab labs" - et de laboratoires de collecte et de traitement de données - "info labs"- qui s'inscriront dans la politique d'ouverture des données publiques mise en place par le gouvernement.
Pour mettre en oeuvre ces missions, la ministre a annoncé le lancement du dispositif "2.000 emplois d'avenir dans les EPN", en liaison avec le ministère chargé de l'emploi. Ce dispositif prévoit la formation et l'accompagnement des jeunes éloignés du marché du travail afin de leur permettre d'acquérir des compétences numériques utiles susceptibles de valoriser leur parcours professionnel. Il sera complété par des actions spécifiques portées par la DUI destinées à renforcer les équipes sur place. Les jeunes bénéficiant d'un contrat emploi d'avenir seront suivis par un tuteur au sein des EPN et par un parrain issu d'une entreprise locale afin de créer en trois ans une pépinière de 2.000 nouveaux professionnels du numérique.
Six nouveaux métiers seront proposés aux jeunes recrues dans le cadre du dispositif des emplois d'avenir : les "forgeurs numériques" chargés d'aider à mettre en place les "fab labs" consacrés aux nouvelles technologies de fabrication (utilisation d'imprimantes 3D) ; les "assistants numériques de valorisation du territoire" dont la fonction sera de rassembler les données de proximité pour les projets liés à la biodiversité, à la cohésion sociale ou à la valorisation du patrimoine local ; les "assistants de valorisation des usages numériques" chargés de sensibiliser les usagers à la maîtrise des usages responsables de l'internet fixe, notamment pour le respect de la vie privée et la protection des mineurs ; les assistants "experts vidéoludiques" qui interviendront auprès des familles pour sensibiliser à la découverte de jeux vidéo dans leur dimension pédagogique ; les "régisseurs multimédias" participeront à l'organisation d'événements festifs de découverte liés au numérique et les "assistants de formation aux usages mobiles" se consacreront à l'initiation aux usages des terminaux mobiles et des objets connectés.
Toute ressemblance avec les emplois-jeunes créés sous le gouvernement Jospin, dont plusieurs milliers avaient fait leurs armes dans ce qu'on appelait alors encore les "NTIC", serait-elle purement fortuite ? Certes, le profil des emplois d'avenir se distingue nettement de celui de leurs aînés, lesquels affichaient pour leur part souvent un niveau bac+2, mais on se souvient aussi que le développement des EPN doit beaucoup aux emplois-jeunes. Et si les missions confiées ont forcément évolué autant que les outils eux-mêmes, on ne peut s'empêcher de trouver un certain air de famille entre les "nouveaux services, nouveaux métiers" des emplois-jeunes des années 2000 et les "métiers" envisagés aujourd'hui par Fleur Pellerin.