Aménagement - Financement du Grand Paris : les Franciliens mis à contribution
La concertation sur le Grand Paris avec les collectivités territoriales aura lieu en septembre. Les premiers rendez-vous qui devaient avoir lieu fin août ont finalement été reportés, le temps de finaliser le projet de loi préparé par Christian Blanc, le secrétaire d'Etat chargé du développement de la région capitale. Pour l'heure, les élus ont dû se contenter d'une version provisoire du texte qui circule depuis la fin du mois de juillet, version qui suscite quelques inquiétudes concernant le droit de préemption dont l'Etat pourrait faire usage dans un rayon d'1,5 km autour des gares. Mais la question qui suscite le plus d'interrogations est celle du financement de ce gigantesque chantier dont le seul volet transports est évalué à 35 milliards d'euros. Une réunion interministérielle s'est tenue à Matignon, jeudi 27 août, pour apporter les premières pistes, avant la remise, courant septembre, du rapport final du député du Val-de-Marne Gilles Carrez, chargé de trouver des idées de financements.
Peu d'éléments ont filtré de cette réunion. "Le Premier ministre a souligné l'intérêt d'une approche globale des coûts (investissement et exploitation) et d'une réalisation programmée à un rythme soutenu" du schéma de transports du futur Grand Paris, indique un communiqué de Matignon. "L'objectif est un début des travaux du projet d'infrastructure en 2012 pour la mise en service de premiers tronçons en 2017, selon le calendrier attendu par le président de la République", ajoute le communiqué. Les études préalables seront lancées "sans attendre" par Christian Blanc "en vue d'un débat public début 2010".
Pour le reste, deux sources de financement semblent acquises : les partenariats public-privé et l'emprunt. Selon le Figaro (édition du 26 août 2009), Matignon envisagerait par ailleurs de doubler la taxe de séjour acquittée par les hôtels de la région, taxe qui correspond en moyenne à un euro par jour par personne. La mesure rapporterait 800 millions d'euros de plus sur dix ans, estime le quotidien. Les autres pistes seront à piocher dans le rapport de Gilles Carrez. Dans un pré-rapport remis début août (voir ci-contre), celui-ci propose de doubler les amendes de première catégorie (11 euros aujourd'hui). Il mise également sur la taxe poids lourd, la réindexation de la taxe et de la redevance bureaux et sur une nouvelle taxe sur "l'amélioration des transports" qui figurerait la feuille d'impôts locaux et qui pourrait rapporter à elle-seule 1,6 milliard d'euros. Il serait également question de taxer la plus-value des propriétaires situés dans un rayon de 500 mètres autour des 53 gares qui seront construites.
En attendant, le préfet de la région Ile-de-France, Daniel Canepa, a été mandaté pour mettre en place avec le conseil régional, un "plan d'urgence RER", afin d'accélérer les schémas directeurs des RER C et D et les études relatives au prolongement du RER E (Eole à l'ouest de la capitale, entre la gare Saint-Lazare et Nanterre, via La Défense).
M.T.