Un bac à chaîne pour offrir un détour touristique et une solution de déplacement doux (86)

De mai à octobre, un bac à chaîne traverse la Vienne pour relier les villages de Queaux et Pessac. Ce service mis en place par la mairie de Queaux vise à faciliter le quotidien et l’accès à la consommation locale des habitants et des touristes. La navette fluviale offre un service et une attraction touristique qui méritent le détour.

Sur les bords de la Vienne, entre Limoges (80 km) et Poitiers (50 km), le village de Queaux est un site touristique fréquenté du Poitou. Les circuits de randonnées (à pied, à vélo ou à cheval), la plage avec baignade surveillée, le parcours acrobatique, la pataugeoire et les deux équipements municipaux – un camping deux étoiles et une guinguette estivale – participent à ce dynamisme de l’économie touristique. Depuis octobre 2023, une navette fluviale, sous forme d’un bac à chaîne, offre la possibilité de traverser la Vienne gratuitement. Elle relie les villages de Queaux et Persac (719 hab.) qui se partagent une école dans le cadre d’un regroupement scolaire.

Du passeur du gué en passant par la barque

« Jusque dans les années 1960, un bac et un embarcadère reliaient les deux villages avec un passeur. Il était rétribué selon le type de passage : bétail, denrées, marcheurs. De nombreuses petites marchandises étaient acheminées par cette voie. Depuis les années 1980, un pont relie les extrémités des villages, créant un détour de 10 à 15 kilomètres. Ces trajets se font désormais en voiture. Jusqu’en 1995, la commune a mis des barques et des pédalos en libre-service, qui se retrouvaient un peu partout ».

Un détour et une attraction touristiques

« Avec l’augmentation des touristes en recherche de mobilité douce, c’était nécessaire d’offrir un passage sécurisé plus moderne, mais en totale autonomie et gratuit. » La mairie s’oriente vers un bac à chaîne, un bateau à fond plat tiré manuellement le long d’une chaîne qui conserve sa trajectoire. Il doit pouvoir embarquer des piétons, des vélos ou encore un cheval. « Avec ce moyen de locomotion, l’objectif est de faciliter les échanges entre les bourgs et entre les équipements touristiques des communes. Nous travaillons très bien avec les autres villages. Ils ont été sollicités mais ne souhaitaient pas s'embarquer dans l'aventure », confie l’élue.

Un projet communal dans l’intérêt général

Le projet est piloté et financé par la municipalité de Queaux avec le concours de fonds européens (voir encadré). Les mairies de Queaux et Persac mettent des terrains communaux à disposition pour aménager l’accès. La Direction départementale des territoires (DDT) délivre une autorisation en lien avec la loi sur l'eau. La commune étudie plusieurs solutions techniques et lance des appels d’offres. « Nous avons pataugé, ironise la maire. Le projet a pris trois à quatre ans pour émerger. Une entreprise avait répondu au lot pour l'installation d'un ponton mais ne disposait pas des équipements et des compétences nécessaires à sa réalisation. » La mairie simplifie le projet et opte pour des pontons flottants. Une étude de sol est réalisée pour déterminer les lieux et le type d'ancrage au sol du ponton. Un cheminement piéton menant jusqu'au bac est aménagé, en veillant à son accessibilité pour les personnes handicapées.

Un entretien réalisé par les élus de la commune

Sur 120 mètres, le bac se déplace le long d’une chaîne tirée par la force humaine. Inauguré en octobre 2023, il est ouvert de mai à octobre, de 7 heures à 23 heures. L’ouverture et la fermeture sont réalisées par un agent municipal, en même temps que le camping et la guinguette. Le bac peut embarquer jusqu'à 6 personnes, et 4 à 5 vélos, ainsi qu'un randonneur à cheval. Il peut emmener des enfants de plus 13 ans, les mineurs doivent être accompagnés d’un adulte. « Le bac nécessite un entretien régulier, explique l’élue. Le risque est que la chaîne se prenne dans les herbes situées au fond de la rivière. Cet entretien ne figure pas dans la fiche de poste des agents de la commune. Chaque semaine, 2 à 3 élus se mettent à l’eau pour nettoyer la chaîne afin de s'assurer de sa mobilité ! »

En facilitant la traversée de la rivière, le bac à chaîne contribue à l’attractivité du village. « L’objectif est d’augmenter les passages par jour. C’est un moyen de déplacement et une nouvelle source de découverte de la Vienne et du sud Vienne », conclut l’élue.

Des équipements touristiques municipaux

Depuis les années 1950, la commune gère un camping municipal doté d'une piscine et d'une baignade surveillée. En 2021, la commune construit une guinguette municipale équipée d'une cuisine, d'une zone de stockage et d'un préau pour accueillir des festivals culturels l'été.

Budget d'équipement

Coût total du projet : 140 000 euros

dont fourniture du bac à chaîne : 30 000 euros

Étude de sol pour l’ancrage des pontons : 15 000 euros

Financement

96 000 euros financés par le FEDER

Une association de Queaux a lancé une collecte de soutien en ligne pour les fonds complémentaires. 4 000 euros issus d’une campagne de financement participatif (HelloAsso)

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