Police municipale ou police rurale, la commune nouvelle de Petit-Caux a fait son choix (76)

Composée de 18 villages, la commune nouvelle de Petit-Caux s’est dotée d’un service de police rurale adapté aux exigences de son territoire, situé sur le littoral de la Manche. Les cinq gardes champêtres qui y travaillent disposent de compétences en matière d’environnement plus larges que celles des policiers municipaux. 

En 2016, lorsque les 18 communes rurales de la communauté de communes du Petit-Caux se sont regroupées en commune nouvelle, un seul garde champêtre opérait sur le territoire. « Nous avons vite senti le besoin d’étoffer ce service, notamment pour veiller au respect des règles environnementales », fait valoir Gérard Pecqueux, adjoint au maire, délégué à la sécurité de la commune nouvelle de Petit-Caux. Une police rurale composée de cinq gardes champêtres voit progressivement le jour. Son avantage par rapport à une police municipale est de disposer de compétences dans le domaine du droit de l’environnement. Ces compétences sont aujourd’hui indispensables à Petit-Caux, commune littorale soumise à des dispositions d’urbanisme spécifiques en matière de préservation des espaces naturels et des paysages. 

Formation et équipements

Outre le respect des règles environnementales et la surveillance générale du territoire, la police rurale de Petit-Caux se charge des problématiques comme le stationnement, la circulation, le respect de l’entretien des haies donnant sur la voie publique, la divagation d’animaux, la tranquillité publique… Elle veille à la sécurité des entrées et sorties des écoles et peut verbaliser certaines infractions, telles que les petits excès de vitesse ou les dépôts d’ordures sauvages. Les cinq agents sont tous issus de la gendarmerie nationale et ont bénéficié d’une reconversion en suivant la formation initiale d’application (FIA). D’une durée de quatre mois, elle est dispensée par le Centre national de la formation publique territoriale (CNFPT). Les gardes champêtres sont équipés d’ordinateurs, de gilets pare-balles, de bâtons télescopiques de défense, de pistolets et de menottes. Pour sillonner le territoire de fond en comble, ils sont également dotés de trois voitures, de deux vélos électriques et d’une moto de 125 cm3, très utile pour patrouiller sur les chemins et en bordure de falaise. « Nous disposons depuis quatre ans d’un radar de contrôle de vitesse », complète la responsable de la police rurale de Petit-Caux, Sandra Lefevre.

Un service d’urgence 24 heures/24 et 7 jours/7

« Nous sommes rattachés à la direction générale des services et notre élu référent est le maire adjoint, Gérard Pecqueux, poursuit la responsable. Il nous transmet les demandes des élus et nous lui faisons remonter les problématiques que nous rencontrons au quotidien sur le terrain. » Un service d’astreinte a été mis en place pour répondre aux situations d’urgence 24 heures/24 et 7 jours/7. Chaque agent est sous astreinte une semaine sur cinq. Il intervient à la demande du maire adjoint, qui reçoit les appels d’urgence et évalue la situation. « En fonction des risques perçus, je prends la décision d’appeler également la gendarmerie, pour éviter de mettre en danger l’agent de garde qui sinon interviendrait seul », précise Gérard Pecqueux.

Des communes déléguées aux attentes parfois divergentes

La police rurale de Petit-Caux doit s’adapter à deux difficultés principales. L’étendue du territoire, d’une superficie quasiment équivalente à celle de Paris, allonge les délais d’intervention, qui restent cependant contenus à une vingtaine de minutes au maximum. Plus compliquée est la situation inhérente à l’organisation de la commune nouvelle, avec 18 maires délégués qui n’ont pas tous les mêmes attentes, invoque Gérard Pecqueux : « Par exemple en ce qui concerne le stationnement des véhicules sur les trottoirs, certains maires délégués l’acceptent et d’autres le refusent… » Ces difficultés n’empêchent en rien le maire adjoint de se déclarer « très satisfait » du fonctionnement de la police rurale.

Deux chiffres clés de la police rurale

Le budget annuel de la police rurale de Petit-Caux s’élevait à 310 000 euros environ en 2023 (salaires des cinq agents, fournitures et entretien des équipements et des véhicules). En dehors des activités de surveillance générale, la police rurale effectue une centaine d’interventions par an, notamment l’été, sur la zone littorale où affluent les touristes.

Commune nouvelle de Petit-Caux

Nombre d'habitants :

9625
Hôtel de ville 3 rue du Val des Comtes
76 370 Petit-Caux

Gérard Pecqueux

Adjoint au maire, en charge de la sécurité et de la gestion de l’alerte

Sandra Lefevre

Responsable de la police rurale

Pour aller plus loin

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