Ouest rhodanien : un maillage de mobilité durable (69)
Pour réduire l’empreinte carbone des transports de personnes, la communauté d'agglomération de l'Ouest Rhodanien développe une offre de mobilité adaptée à ce territoire de montagne : aménagements cyclables, stations de vélos à assistance électrique, autopartage, transport solidaire. Un maillage essentiel pour maintenir la vie sociale et économique en zone rurale.
La communauté d'agglomération de l'Ouest Rhodanien (COR) est située dans le département du Rhône, à 50 kilomètres à l’ouest de la métropole de Lyon et à 40 kilomètres de Roanne. Dans ces Monts du Beaujolais, de nombreuses communes sont classées en zone de montagne et les chaînes de monts séparent le territoire en trois bassins de vie. Deux axes ferroviaires desservent cinq gares de la COR. Ici, 86 % des déplacements se font en voiture alors qu’un foyer sur cinq ne possède pas de véhicule. Pour couvrir une importante zone blanche de mobilité et réduire son empreinte carbone, la COR a élaboré et voté en 2024 un plan vélo de 25 millions d’euros sur plus de 15 ans. En 2025, elle lance un plan local de mobilité (PLM).
Un transport solidaire à la demande pour une mobilité inclusive
En 2015, le département du Rhône a transféré la compétence transport solidaire à la COR. « Nous avons choisi un fonctionnement très humanisé pour faciliter son usage », explique Frédérique Pandrot, chargée de mission mobilité et transport. L’inscription se fait à la mairie ou auprès de France services. Le coût du trajet est de trois euros, ou bien un euro pour le tarif solidaire. Un barème kilométrique est établi à l’année. L’usager peut bénéficier de quatre trajets maximum par semaine. « Le transport solidaire à la demande est un service coûteux pour la collectivité, aussi nous sommes dans une recherche d’optimisation des trajets. Des rabattements en transport à la demande sont organisés vers les pôles d’échanges multimodaux pour agir en complémentarité avec le réseau TER, les lignes de car du département du Rhône mais aussi avec les 13 arrêts de covoiturage solidaire. » En 2023, 183 usagers étaient inscrits, 6 194 réservations ont été reçues, 4 820 trajets optimisés, totalisant des distances cumulées de 51 917 kilomètres. La distance moyenne parcourue est de 10 kilomètres. Enfin, le profil des usagers de ce service se répartit à parts égales entre des retraités et des actifs, sur des trajets occasionnels ou réguliers.
Deux stations de VAE en libre-service
Depuis 2018, la collectivité propose deux stations de vélos à assistance électrique (VAE), installées dans deux gares, avec une gestion automatisée. Le vélo est accessible 24 heures/24 avec un smartphone ou une carte magnétique. Deux formules sont possibles : un abonnement mensuel ou occasionnel (heure ou journée). Ces vélos servent essentiellement aux déplacements domicile travail des habitants mais aussi aux déplacements de loisirs et touristiques. « On peut se demander si ce service est adapté à un territoire rural comme le nôtre, questionne la chargée de mission mobilité et transport, mais la réponse est oui, car il accompagne les évolutions des comportements. Une étude de marché nous a montré qu’il est intéressant d’avoir un maillage de VAE avec plusieurs stations pour répondre aux besoins. »
Un service en régie de location longue durée de VAE
En parallèle, la collectivité propose un service de location longue durée de VAE, géré en régie. Ce service fait suite à l’appel à projet Avelo 2, porté par l'Ademe. 35 VAE en location longue durée sont proposés pendant quatre mois au tarif solidaire de 20 euros par mois. Pour les salariés qui bénéficient d’une prise en charge par l’employeur, l’abonnement passe au tarif plein, à 35 euros par mois. Au lancement du service, en mai 2024, tous les vélos ont été loués. Des accessoires sont proposés par défaut : gilet jaune, antivols, panier, casque et porte smartphone. D’autres accessoires sont à disposition sur demande : remorque enfants et matériel, siège bébé et sacoches.
« Actuellement, la part modale du vélo est de 0,7 % dans les déplacements. Nous souhaiterions atteindre les 3 % d'ici 2040, ce qui est déjà un saut important. Le potentiel de report modal théorique sur le territoire concernant les trajets domicile travail est, lui, identifié à 47 %. » Le schéma directeur cyclable, approuvé en juin 2024, comprend l’aménagement d’un réseau cohérent et sécurisé, un parc de stationnement ou encore une aide financière à l’achat d'un vélo.
Des mobilités partagées
Depuis 2021, la collectivité propose un service d’autopartage. La voiture électrique servant aux déplacements des agents de la collectivité a été partagée avec des habitants à la gare de Tarare. « Nous mutualisons les moyens internes au profit des habitants et nous facilitons le prêt du véhicule. » Devant le succès de cette offre, la voiture a été sortie de la flotte automobile de la COR, afin d’être mise intégralement à disposition des habitants. La COR facilite également l’autopartage entre particuliers, « grâce à un contrat d’assurance qui prend le relais du contrat d’assurance du propriétaire lorsque celui-ci prête son véhicule. » Cette expérimentation a été menée en 2017 sur deux territoires, via un appel à projet de l’Ademe. Le service a été pérennisé. « Cela requiert beaucoup d’animation. Ce sont des groupes d’usagers qui se connaissent bien. Des retraités utilisent leur voiture occasionnellement. Cela permet aux jeunes conducteurs d’avoir accès à un véhicule. » Un montant de 0,34 centime du kilomètre permet de participer aux frais du véhicule.
Enfin, le service mobilité et transport s’est rapproché des partenaires santé du territoire, afin de favoriser les mobilités actives dans le bourg, dans le cadre notamment d’un contrat local de santé.
Budget vélo à assistance électrique longue durée
Achats : 35 000 euros, dont une subvention de 10 000 euros par l’Ademe
Maintenance, suivi des vélos : 20 000 euros par an
Communauté d’agglomération de l’Ouest Rhodanien
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