Mond’Arverne communauté accompagne la filière arboricole (63)

Terre de vergers il y a encore 60 ans, le Puy-de-Dôme, premier département producteur de pommes en 1930, a progressivement vu disparaître l’essentiel de ses arboriculteurs. Certains acteurs tentent de relancer la culture, aux premiers rangs desquels Mond’Arverne communauté, investie depuis sa création dans le soutien à la filière.

« C’est l’héritage d’une politique impulsée il y a 25 ans par les trois communautés de communes ayant fusionné fin 2016 pour donner naissance à Mond’Arverne communauté : Les Cheires, Gergovie Val d’Allier communauté et Allier Comté communauté », explique Sophie-Caroline Fargues, directrice générale adjointe chargée de l’attractivité et de la transition écologique. 

La communauté de communes Les Cheires avait ainsi, dès sa création en 2000, adopté un projet de territoire centré sur la revitalisation de la filière arboricole. Objectif : lutter contre la disparition des vergers. L’activité cédait du terrain, du fait de la pression immobilière et de la fragilité économique du métier, soumis à des aléas climatiques de plus en plus nombreux. En 2001, la comcom avait ainsi créé un verger conservatoire et de promotion de la pomme d’Auvergne à Saint-Sandoux. Par la suite, elle avait permis, via un appel à candidatures, à un arboriculteur de s’installer sur un terrain à maîtrise foncière publique.

Gergovie Val d’Allier communauté, engagée dans un agenda 21, avait, elle, créé trois micro-vergers conservatoires. Et Allier Comté communauté avait mené diverses actions pour mettre en valeur ses paysages, marqués par les vergers de haute-tige.

Premier verger-test de France

Mond’Arverne communauté a poursuivi ces démarches, en accompagnant notamment l’installation d’arboriculteurs, confrontés à des difficultés pour « la maîtrise du foncier et la transmission des savoir-faire traditionnels », poursuit la DGA. 

« Nous avons noué fin 2016 un partenariat avec l’association Îlots Paysans et le mouvement Terre de Liens Auvergne pour créer le premier verger-test de France », en pomiculture et en agriculture biologique, sur la commune de Saint-Amant-Tallende. 

Terres de Liens a acheté le foncier, six hectares, et la communauté de communes a acheté un bâtiment qu’elle a restauré, pour 120 000 euros. Îlots Paysans met à disposition du matériel, accompagne et forme les arboriculteurs-testeurs. Depuis, une dizaine de personnes ont bénéficié du dispositif et certaines se sont installées dans le département.

En 2023, Mond’Arverne s’est entourée de partenaires pour lancer le projet Fruits de Dôme et répondre à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) Démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires de France 2030. Lauréate en avril 2024, elle bénéficie depuis d’un accompagnement par la Banque des Territoires.

Accompagnement préalable

Visant à concevoir de nouveaux modèles de production (diversification, prise en compte des crédits carbone) et de coopération pour redynamiser la filière dans le département, « Fruits de Dôme est un projet aux enjeux forts, en termes de développement économique et de pérennité des exploitations, d’adaptation aux enjeux environnementaux, de respect du vivant, ou de participation aux objectifs du projet alimentaire de territoire du Grand Clermont et du Parc National Régional du Livradois Forez. Il nous engage pour l’avenir, mais tire sa force de tout un accompagnement préalable », souligne Pascal Pigot, président de Mond'Arverne communauté.

C’est un vrai projet collaboratif, réunissant des partenaires aux profils variés, qui jusque-là se parlaient peu. « Porteuse du projet, Mond'Arverne a en effet répondu à l’AMI avec 14 partenaires : commune de Saint-Amant-Tallende, FR CIVAM Auvergne, Bio 63, Cruzilles, INRAe, etc... Elle peut compter sur trente acteurs impliqués dans le projet », précise Sylvie Lavigne, chargée du développement économique et référente Fruits de Dôme.

Inscription dans le PAT 

« Fruits de Dôme n’est pas un projet nostalgique. Il est question du maintien d’une production vivrière et du savoir-faire associé… mais en phase avec les enjeux actuels : changement climatique, enjeux fonciers, et problématiques d’alimentation en circuits courts locaux », ajoute-t-elle.

« La question foncière est un défi majeur, opine Pascal Pigot. Car nous manquons de terrains. Ce qui va nous aider, c’est notre diagnostic foncier en cours, la convention que nous avons signée avec la Safer qui permettra la création d’une cellule foncière dédiée à l’arboriculture. Par ailleurs, Fruits de Dôme bénéficie d’un financement important de l’État dans le cadre du plan France 2030, qui va accélérer nos actions. »

Autre élément fort : « Fruits de Dôme donne une réalité fruitière concrète à notre PAT, visant 50% d’autonomie alimentaire en 2050 mais jusque-là centré sur céréales, fromages et légumes », souligne Sylvie Lavigne.