Lasbordes opte pour l'éclairage public connecté et écoresponsable (11)

En matière d'éclairage public, les communes doivent concilier le besoin de sécurité des usagers avec la préservation de la biodiversité, la lumière artificielle étant nuisible à de nombreuses espèces animales. À ces enjeux s'ajoutent les contraintes budgétaires, l'éclairage public arrivant dans le peloton de tête des dépenses de fonctionnement des communes. « Si certains maires ont opté pour éteindre les candélabres la nuit, nous avons préféré une solution connectée, qui offre le juste éclairage », explique Jean-Pierre Quaglieri, maire de Lasbordes.

Deux systèmes testés

Le besoin d'éclairage dépend ensuite des usages, ceux d'une route départementale fréquentée n'étant pas les mêmes que ceux d'une zone pavillonnaire. C'est à partir de ces deux cas d'usage que la commune a conçu une expérimentation en 2023, sur une trentaine de lampadaires avec l'appui du syndicat audois d'énergies et du numérique (Syaden). Seize candélabres ont été équipés de capteurs de présence dans une zone pavillonnaire. « Dès qu'une personne passe à proximité du candélabre, la lumière change d'intensité et de température, autrement dit de couleur », explique Laurent Bertelli, en charge de l'éclairage public au Syaden. Quand il n'y a personne dans la rue, les lumières sont tamisées et à dominante orange, dès que quelqu'un passe, la lumière gagne en blancheur et en intensité. Le long de la départementale, la collectivité a opté pour un autre système sur 19 lampadaires : c'est une caméra qui détecte l'arrivée des véhicules pour augmenter temporairement la luminosité.

Pilotage à distance

Avec ce dispositif, la commune épargne aux habitants le sentiment d'insécurité que cause l'obscurité, tout en limitant la pollution lumineuse. La commune améliore aussi la gestion de son éclairage public, grâce à un tableau de bord qui permet de piloter les armoires de rue, de modifier les horaires d'éclairage, de connaître la consommation électrique ou encore de recevoir des alertes en cas de dysfonctionnement. « Modifier une horloge astronomique demandait de déplacer un agent, cela peut désormais être effectué à distance », note Laurent Bertelli. Pour mener à bien ce projet, la commune a commencé par réaliser un diagnostic sur l'état de son éclairage public avec l'appui du Syaden. « L'éclairage connecté ne fonctionne pas avec les anciennes ampoules au sodium », souligne le maire. En l'occurrence, la trentaine de candélabres tests était équipée d'ampoules LED : on peut modifier sur ces modèles l'intensité et la couleur de la lumière. Le système utilise par ailleurs la technologie des courants porteurs en ligne (CPL) pour piloter les capteurs, les armoires étant elles-mêmes connectées via le réseau mobile pour faire remonter les données. 

50 % d'économies sur la facture d'électricité

Avec le passage aux LED, la commune a réduit sa facture d'électricité de moitié. La commune n'a également plus à changer les batteries des caméras installées pour la surveillance de la circulation sur les lampadaires, celles-ci sont directement branchées au réseau d'électricité. Ce premier test ayant été jugé satisfaisant par la mairie, le dispositif va être étendu progressivement à l'ensemble de la commune. « Nous avons aussi demandé à l'aménageur d'un lotissement en cours de l'équiper d'un système LED connecté, sans quoi la commune n'assurerait pas la reprise du réseau », ajoute Jean-Pierre Quaglieri. La commune et le Syaden ne veulent pas en rester là. Dans les mois qui viennent, la commune va tester un capteur d'air et de bruit, pour informer les habitants sur la pollution potentiellement générée par le trafic routier et la briqueterie installée dans la commune.