Entre la rue et l’hôpital, les lits haltes-soins-santé de Quimper pour les sans-abris (29)

À Quimper, les personnes à la rue peuvent être logées le temps d’un traitement médical ou à la suite d’une hospitalisation. Une initiative complémentaire de l’accompagnement social, mise en place par le centre communal d’action sociale. 

Les deux lits halte-santé de Quimper permettent à des personnes à la rue de suivre un traitement pour des problèmes de santé qui ne nécessitent pas une hospitalisation mais réclament pourtant des soins médicaux réguliers et dans de bonnes conditions. 

Ce dispositif, mis en place par le centre communal d’action sociale (CCAS) de Quimper depuis dix ans, participe à lutter contre la précarité et améliore l'accès aux soins des personnes à la rue, notamment âgées. Il est devenu l’une des portes ouvertes par le CCAS, en plus de l’accueil de jour, l’épicerie, les bains douches, ou le point santé. « L’ensemble nous permet de proposer un parcours coordonné de l’usager », explique Aurore Durdon, la directrice du CCAS. « Le but est aussi d’en profiter pour les emmener et les accompagner dans un schéma d’insertion, que ce soit une demande de logement, d’emploi, etc. en fonction de leur histoire, reprend la directrice. On remarque que beaucoup de ceux qui sont passés par les lits haltes-soins-santé reviennent plus fréquemment dans les autres services », relève-t-elle.

En complémentarité avec le Point santé

Les lits halte-soins-santé sont « adossés » au Point santé du CCAS, un service pensé pour les soins courants et spécifiques des personnes à la rue : renouvellement de traitement, suivi de diabète, soins des pieds, etc. L’avantage pour le CCAS est qu’il peut ainsi « mutualiser » ses soignants « maison » - un médecin (embauchée par le CCAS) et une infirmière - entre le Point santé et les lits haltes-soins-santé. Cela évite de dépendre de professionnels de santé extérieurs. Mais c’est aussi une contrainte, tempère la directrice. Car le service n’échappe pas aux difficultés de recrutement de soignants, exacerbées sur ce type de service et pour ces publics. Il a ainsi déjà dû rester quelques mois sans médecin. Dans ce cas, le CCAS a eu recours à SOS Médecin ou des vacataires de l’hôpital.

Le médecin du Point santé valide l’entrée d’un usager pour un hébergement en lit halte-soins-santé, le plus souvent sur orientation de l’hôpital. C’est encore lui, en coordination avec l’infirmière du Point santé, qui juge de la durée de séjour nécessaire. En moyenne, celle-ci tourne autour de 80 jours. Pendant ce temps, la personne est autonome dans sa chambre, elle peut se rendre au restaurant social ou à l’accueil de jour et participer aux activités proposées. La proximité des locaux le facilite.

Un taux d'occupation quasi au maximum

La grande majorité des personnes accueillies sont des hommes. Précisément huit hommes et une femme en 2022. « Ce qui correspond au profil des personnes à la rue », glisse la directrice. Un nombre assez faible, mais les deux lits sont rarement inoccupés. En 2022, le taux d’occupation a même atteint 84 %. Ce qui représente 612 jours sur les deux chambres, précise la directrice. « Sans ces lits, il est évident qu’à chaque fois il y aurait eu une rupture de soins à la sortie de l’hôpital. Et donc le risque de nouvelles pathologies. Ces lits sont vraiment une chance supplémentaire pour stabiliser un état de santé », assure la directrice. C’est pourquoi le CCAS compte profiter d’un projet immobilier de restructuration de ses services (d’ici cinq à dix ans) pour créer de nouveaux lits. Il faudra alors demander l’autorisation de l’agence régionale de santé (ARS). L’autorisation actuelle, renouvelable tous les deux ans, n’a jamais été remise en cause. Ni par le conseil d’administration du CCAS, ni par l’ARS. 

Une prise en charge par la sécurité sociale

Les coûts de fonctionnement des deux lits halte-soins-santé sont couverts par une dotation globale annuelle, versée par l’agence régionale de santé, d'un montant de 85 000 euros (en 2022). Celle-ci permet de financer 1,41 équivalent temps plein, partagé entre des temps de direction, de travailleur social, de médecin, d’infirmière, de service de nuit (en mutualisation avec l’hôtel social) et pour l’entretien des locaux. 

Commune de Quimper

Nombre d'habitants :

63642
44 place Saint-Corentin
29 000 Quimper
contact@quimper.bzh

Aurore Durdon

Directrice du centre communal d’action sociale

Matthieu Stervinou

Adjoint au maire, en charge des solidarités

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