Creusot Montceau : projet de longue haleine, la réindustrialisation porte ses fruits (71)

La communauté urbaine Creusot Montceau travaille depuis plus de trente ans à sa réindustrialisation. Grâce au développement des atouts du territoire, le taux de chômage a été divisé par plus de deux, au cours des vingt dernières années.

Le territoire de la communauté urbaine Creusot Montceau a cruellement souffert de la disparition de l’industrie sidérurgique dans les années 1980, puis de la fermeture progressive du bassin minier de Saône-et-Loire. La perte de milliers d’emplois entraîne alors un taux de chômage qui flirte longtemps avec les 20 %. Devant ce qu’on peut qualifier de cataclysme, les élus locaux ne baissent pas les bras. Ils lancent aussitôt une démarche de réindustrialisation, à contre-courant d’une opinion largement répandue à l’époque, qui prédit la fin de l’industrie en France. Leur démarche s’appuie sur les atouts du territoire qui possède des friches industrielles, de la main-d’œuvre qualifiée et des savoir-faire. Les capacités de formation sont également présentes, grâce à un institut universitaire de technologie (IUT), réputé pour ses filières de mesures physiques, génie électrique et génie mécanique.

Volonté politique

Pour donner des résultats, ces atouts devaient être développés. Ce qui fut fait, ainsi que le souligne David Marti, président de la communauté urbaine Creusot Montceau : « La volonté politique forte des élus de l’époque a permis de créer les conditions favorables à la réindustrialisation. » Il s’agit d’attirer des entreprises de pointe, qui investissent dans les marchés de niche et sur la qualité, et sont capables de faire face à la concurrence des pays où la main-d’œuvre est à bas coût. Les élus réussissent à convaincre un acteur majeur du secteur de l’aéronautique de s’installer sur le territoire. « Son arrivée a donné l’impulsion décisive, qui a entraîné d’autres entreprises industrielles. » Les points forts de l’industrie du territoire sont aujourd’hui centrés sur les moteurs d’avions, les aciers spéciaux, les bogies de TGV ou les engins de maintenance ferroviaire sur mesure. Des industries compétitives, qui ont peu de concurrents et peuvent s’appuyer sur leurs centres de recherche et leurs bureaux d’études.

Le choix de la recherche et de l’innovation

« Ce choix stratégique de la recherche et de l’innovation constitue le moteur de notre réindustrialisation », explique David Marti. Actuellement, la communauté urbaine investit 15 millions d’euros dans la création d’un Technopôle qui a vocation à faire émerger des start-up. « Parallèlement, nous avons développé un campus universitaire qui propose des filières généralistes et des masters internationaux en lien avec l’industrie. » Des enseignements en robotique ou en imagerie médicale sont proposés et les établissements universitaires disposent de leurs propres laboratoires de recherche.

Pour parvenir à ces résultats, Creusot Montceau a créé des sociétés d’investissement dotées d’un actionnariat public (collectivités, banques de l’État…) et privé, qui ont alloti les bâtiments industriels existants. Par exemple, la société d’économie mixte SEMCIB compte dans son tour de table la communauté urbaine Creusot Montceau, la région et la Banque des Territoires ainsi que des fonds privés. Elle s’est dédiée à la mise en place et au développement du Mecateamcluster qui regroupe des entreprises spécialisées dans les engins de maintenance ferroviaire. Ces sociétés d’investissement achètent des terrains et des bâtiments pour les revendre ou les louer selon les demandes des industriels et des entreprises.

Formation et attractivité

Creusot Montceau a également travaillé sur la formation, ce qui, dans le contexte actuel, se révèle précieux. Les prévisions à trois ans font en effet état de plusieurs centaines de postes à pourvoir. Si certaines entreprises disposent de leur propre centre de formation, d’autres peuvent s’appuyer sur le centre de formation du Mecateamcluster. En lien avec l’Union des industries métallurgiques et minières (UIMM), la communauté urbaine prépare l’ouverture prochaine d’un centre de formation d’ouvriers qualifiés. L’écosystème qui s’est créé autour de la réindustrialisation compte bien sûr des actions de Creusot Montceau en faveur du logement, de la culture, des commerces et des services indispensables pour attirer et conserver les talents. L’ouverture de la gare TGV Creusot Montceau a également constitué un atout primordial pour l’attractivité du territoire.

Cette démarche de réindustrialisation est portée par Creusot Montceau et son agence de développement économique, avec le soutien de la région. Les maires des communes concernées par des implantations industrielles sont associés aux projets. Les financements de la démarche proviennent de plusieurs sources : budget de la communauté urbaine, aides de la région, fonds vert et fonds friches ou encore France relance.

Creusot Montceau a intégré le programme Territoires d’industrie en association avec quatre autres intercommunalités. Aux yeux du président de Creusot Montceau : « Ce programme va simplifier notre dialogue avec les services déconcentrés de l’État et nous aider à poursuivre ce travail de longue haleine qu’est la réindustrialisation. Je me réjouis qu’aujourd’hui, on constate enfin qu’aucun pays ne peut se dire qu’il est grand sans une industrie forte. »

Jusqu’à 40 % d’emplois industriels

Le taux de chômage de Creusot Montceau est longtemps resté autour de 20 %, avant de rejoindre la moyenne nationale, à près de 7 %. Le territoire de la communauté urbaine compte en moyenne 35 % d’emplois industriels et jusqu’à 40 % dans le bassin creusotin.

Communauté urbaine Creusot Montceau

Nombre d'habitants :

91612

Nombre de communes :

34
Château de la Verrerie – BP 90069
71 206 Le Creusot cedex

David Marti

Président

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