Transports - Etats généraux de la mobilité durable : après la consultation nationale, les réunions régionales
Si la question des transports apparaît toujours au centre des débats lors des élections régionales, il n'en va pas de même lors des élections nationales, à commencer par la présidentielle. "Ce n'est pas facile d'aborder ce sujet dans le contexte de la campagne présidentielle car en tant que tel, les transports publics ne sont pas un élément du débat national alors que ce sujet recoupe les questions d'emploi, de déplacement des salariés, de sécurité, de vivre ensemble et de développement durable", a reconnu Jean-Pierre Farandou, président de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP) au cours d'une conférence de presse le 12 octobre consacrée aux Etats généraux de la mobilité durable.
Lancée à l'initiative de l'UTP, la démarche, qui vise à sensibiliser les futurs candidats aux enjeux du transport public, a aussitôt rencontré les faveurs de tous les autres grands acteurs du secteur - Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), Fédération nationale des transports des voyageurs (FNTV), Groupement des autorités responsables de transport (Gart), Régions de France, le think tank Transport, Développement, Intermodalité, Environnement (TDIE).
Ces Etats généraux se déroulent en trois temps. Tout d'abord, une consultation nationale en ligne a été ouverte du 13 juin au 31 août. Cinq thématiques ont été mises en avant : la qualité de service, la transition énergétique et la santé publique, le financement et le modèle économique, l'intermodalité et la multimodalité, la desserte des territoires peu denses (rural, périurbain). La consultation a recueilli 468 propositions émanant en premier lieu des autorités organisatrices mais aussi des opérateurs, des associations d'usagers des transports, des ONG (France Nature Environnement, associations de contribuables, notamment). Les syndicats de salariés ont été en revanche été peu nombreux à répondre à la consultation.
Six réunions régionales
Les propositions issues de cette première étape des Etats généraux vont servir à alimenter les débats lors des six réunions régionales qui vont se tenir jusqu'à la fin de l'année - le 26 octobre au siège de la métropole européenne de Lille, le 9 novembre au siège de la métropole de Lyon, le 24 novembre à Marseille, au siège du conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, le 9 décembre à Nantes, au siège du conseil régional Pays de la Loire, le 12 décembre à Bordeaux, au siège du conseil régional Nouvelle-Aquitaine, et le 22 décembre au siège de Strasbourg Eurométropole. "Lors de ces rencontres, toutes les parties prenantes élaboreront un certain nombre de propositions destinées à assurer une politique de mobilité à la fois efficace et efficiente", expliquent les organisateurs. "Aucune proposition ne sera passée sous silence", a assuré Guy Le Bras, directeur général du Gart. L'ensemble des contributions et mesures préconisées en ligne et lors des réunions publiques seront rassemblées dans un document commun qui sera présenté en mars 2017.
Pour Louis Nègre, sénateur et président du Gart, "l'enjeu est de remettre les déplacements, la mobilité à l'honneur et de demander aux candidats d'être sensibles à cette question". "Ce devrait être une priorité car c'est un besoin du quotidien", estime-t-il. Les Etats généraux doivent en tout cas favoriser les remontées de terrain. "Il faut que le client soit au cœur du dispositif de transport et pour cela qu'il comprenne son fonctionnement, a insisté Michel Neugnot, président de la commission transports et mobilité de Régions de France. Les outils sont multiples et variés. Les réponses doivent être construites en partenariat avec les usagers." Au-delà de 2017, l'élu régional a aussi évoqué un autre enjeu majeur auquel peut contribuer le débat citoyen en cours : l'élaboration, avant septembre 2019, des nouveaux schémas de l'intermodalité et des infrastructures.