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Energie - Eolien : Amorce condamne "l'acharnement incessant sur la filière"

La récente décision du Conseil d'Etat de renvoyer vers la Cour de justice de l'Union européenne le recours formulé par un groupement d'opposants à l'éolien contre le tarif d'achat dont bénéficie cette forme d'énergie a entraîné une vive réaction d'Amorce, qui a dénoncé dans un communiqué, le 25 mai 2012, "l'acharnement incessant sur la filière". L'association, qui revendique aujourd'hui 700 adhérents - collectivités et professionnels de la gestion des déchets et du secteur de l'énergie - interpelle la nouvelle ministre de l'Ecologie pour "enrayer les freins dont souffre aujourd'hui la principale filière qui permettra de réduire à 50% d'ici 2025 la part du nucléaire dans le mix électrique français".

Amorce rappelle que l'Hexagone compte aujourd'hui près de 6.700 MW d'éolien installés et prévoit d'atteindre 25.000 MW à l'horizon 2020. Mais le développement de l'éolien se voit aujourd'hui "véritablement entravé", selon ses termes, du fait des recours contre les permis de construire et les zones de développement éolien (31% de permis attaqués alors que seuls 12% des recours aboutissent) et des dispositions de la loi Grenelle 2 (règle des cinq mâts minimum, assujettissement au régime des installations classées pour la protection de l'environnement, etc.). Résultat : alors qu'il faudrait installer 1.400 MW par an pour atteindre l'objectif national, la France a raccordé 875 MW en 2011 et les chiffres du premier trimestre 2012 sont "encore plus alarmistes", insiste Amorce.

"L'éolien est pourtant une filière extrêmement performante", rappelle l'association. Dans l'étude qu'elle a conduite sur les soutiens financiers aux énergies renouvelables et à la maîtrise de l'énergie, Amorce montre que pour 1 euro de dépense de la collectivité dans son ensemble (Etat, collectivités locales, consommateurs, etc.), l'éolien terrestre figure "parmi les meilleures filières en matière d'économie d'énergie primaire non renouvelable et d'émission de CO2 évitée". De plus, le dernier bilan de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) sur la contribution aux charges du service public de l'électricité note que le surcoût annuel engendré par l'éolien est inférieur à 0,50 euro par habitant pour une production qui a couvert 2,5% de la consommation nationale en 2011. Autre point fort cité par Amorce : la balance commerciale de l'éolien est presque à l'équilibre  et le secteur emploie plus de 10.000 personnes en France. Enfin, l'association souligne que l'éolien constitue "un véritable vecteur de développement économique pour les collectivités locales qui s'investissent de plus en plus dans les projets".