Entreprises publiques locales : dynamique favorable en 2021 mais tensions en perspective

La Fédération des élus des entreprises publiques locales (FedEPL) se félicite d'un chiffre en hausse avec 1.376 entreprises publiques locales en tout, dans l’édition 2022 de son baromètre des entreprises publiques locales, "l’Eplscope". Avec un chiffre d'affaires de 14,62 milliards pour cet exercice, la dynamique 2021 leur a été favorable mais des tensions sont à prévoir à l'avenir, notamment à cause de l'envolée du coût de l'énergie. 

La Fédération des élus des entreprises publiques locales (FedEpl) publie jeudi 22 octobre l’édition 2022 de son baromètre des entreprises publiques locales, l’Eplscope, un document dans lequel chaque année elle fait le point sur la situation au 1er juin 2022. "Ce modèle hybride des politiques publiques montre encore une fois sa réussite dans les territoires", se réjouit la fédération. "La gamme des entreprises publiques locales qui compte les sociétés d’économie mixte (SEM), les sociétés publiques locales (SPL) et les sociétés d’économie mixte à opération unique (SemOp), sont en croissance avec 1.376 entreprises recensées sur le territoire métropolitain et les outre-mer", recense son communiqué du 22 octobre 2022.

14,62 milliards de chiffre d'affaires, + 2,8% par rapport à 2020

Ce mouvement, continu depuis plusieurs années, illustre "l’attrait grandissant des collectivités pour le modèle EPL, outil de mise en œuvre de politiques publiques performant et s’adaptant aux problématiques de chaque territoire", estime la FedEpl. Cette publication met en lumière "la diversité des interventions de l’économie mixte locale dans l’ensemble du territoire et des domaines d'action publique". Ainsi, qu’il s’agisse des transformations économiques et sociales en cours ou des transitions générationnelles, environnementales et numériques, les EPL disposent d'outils afin d'"accompagner les collectivités territoriales pour faire émerger et porter les projets de territoire". Cette année 2022 marque, selon le communiqué, "un nouveau pic atteint". "En plus de cette croissance en nombre, les EPL proposent un foisonnement de solutions innovantes pour faire face aux enjeux des territoires", souligne la FedEpl. Elle cite notamment "les créations récentes dans les domaines de la transition énergétique, de la redynamisation commerciale et de la petite enfance en sont des illustrations". Elle estime que "même si certains secteurs pâtissent d’une activité sous contraintes, l’économie mixte locale a initié un nouveau cycle de croissance en 2021". Autre indicateur très positif : "Le chiffre d’affaires total des EPL est estimé à 14,62 milliards d’euros pour cet exercice, représentant une progression de 2,8% par rapport à l’année précédente." 

62.700 personnes employées des EPL 

Se considérant comme de "véritables employeurs des territoires", les EPL déclarent en effet salarier près de 62.700 personnes. Le baromètre annonce que "34% d'entre elles ont l'intention d'augmenter leurs effectifs en 2022".  Au deuxième trimestre, les anticipations des dirigeants de SEM, de SPL et de SemOp s’agissant des mois à venir étaient en outre favorables. 54 % d’entre eux prévoyaient un volume d’activité supérieur en 2022 par rapport à 2021 et 34 % avaient l’intention d’augmenter leurs effectifs au cours de l’année. "L’aménagement et l’immobilier d’entreprise, comme le tourisme, la culture et les loisirs, apparaissaient comme les secteurs les plus dynamiques", selon le baromètre. Pour mémoire, les EPL interviennent dans une quarantaine de domaines, principalement dans l’aménagement, le logement, l’environnement, l’énergie, le développement économique, la mobilité, le tourisme, la culture et les loisirs. Le montant de leur capitalisation s’élève à 7,5 milliards d’euros, détenu à 71,5% par les collectivités territoriales de métropole et des outre-mer.

Mais des tensions à prévoir 

Mais "les prochains mois promettent cependant de freiner l’élan en faveur des EPL, malgré l’optimisme global de leurs dirigeants", craint la FedEpl. Elle explique ainsi que "la conjonction de plusieurs chocs – sanitaires et économiques – laisse envisager une conjoncture défavorable en fin d’année 2022 et en 2023". Elle estime que "nombre de SEM, de SPL et de SemOp sont aujourd’hui très fortement contraintes par les conditions d’approvisionnement (prix des intrants, coût du transport, délais de livraison, stocks, etc.) et par le coût de l’énergie (hydrocarbures, gaz, etc.) dont l’envolée pourrait plonger l’ensemble du pays dans une situation difficile". Conséquence : "Si la majorité résiste, certaines sociétés en subissent déjà les conséquences", déplore la fédération. De toute évidence, si la résilience des EPL et le soutien des collectivités territoriales, des acteurs institutionnels, des partenaires privés et de l’ensemble des parties prenantes, constitueront des "atouts dans cette perspective", les prévisions pour le secteur s'assombrissent.