Niveaux de vie - Entre Paris et la province, les prix font le grand écart
Les Parisiens se plaignent souvent d'avoir une vie plus chère qu'en province. L'étude de l'Insee sur les écarts de prix, publiée le 14 avril 2016 leur donne raison. Ainsi, "en 2015, le niveau général des prix à la consommation dans l'agglomération parisienne est supérieur de 8,8% à celui du reste de la métropole, hors Corse," précise l'Insee dans cette étude qu'elle réalise tous les cinq ans.
Sans surprise, ce sont les dépenses liées au logement (loyer, entretien et charge du logement) qui présentent les écarts de prix les plus importants : +24,7% par rapport à la province. Et dans ce lot, les loyers occupent une place importante : ils sont supérieurs de 48,9% à ceux de la province, avant déduction des aides au logement et à caractéristiques de logement comparables en terme de surface, nombre de pièces et confort. Si on enlève les loyers, l'écart de prix entre l'agglomération parisienne et la province est ramené à 6,2%.
Des écarts sont également marqués, mais dans une moindre mesure, pour les services de santé, de loisirs et d'hébergement. "Les différences de prix sur les hôtels et autres hébergements sont importantes (+18%)", indique l'Insee, précisant qu'il "est difficile d'en apprécier l'impact sur les budgets respectifs des résidents des deux zones", la location de chambres d'hôtels ne concernant pas forcément les résidents locaux…
Les dépenses de loisirs et de culture sont plus chères de 6,6% en région parisienne qu'en métropole, et particulièrement les services type réparation des appareils, services de loisirs culturels et sportifs (+16,2%).
Des écarts moins marqués pour l'alimentation, la restauration, les transports, meubles et vêtements
Les dépenses de santé sont elles aussi plus élevées dans la capitale. Le surcoût supporté par les habitants de l'agglomération parisienne est de 6,5%. "L'écart est quasiment nul sur les médicaments mais il est plus important sur les services (+12,2%), principalement sur les honoraires des médecins, les dépassements d'honoraires étant bien plus fréquents en région parisienne qu'en province." Enfin l'Insee estime que les "autres biens et services" comme les salons de coiffure, l'action sociale ou encore les assurances, sont supérieurs de 9,9% à Paris qu'ailleurs.
En revanche, les écarts de prix entre la région parisienne et la province sont moins marqués pour l'alimentation, la restauration, les transports, les meubles et les vêtements. Ainsi, le prix des boissons alcoolisées et tabac sont supérieurs de seulement 0,5% en région parisienne à ceux de province. Ce taux monte à 2,9% pour les vêtements et chaussures, 4,2% pour les meubles, l'équipement ménager et l'entretien courant de la maison, 5,4% pour les cafés et restaurants, et enfin, 6,4% pour les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées.
Côté transports, les prix de Paris sont supérieurs à la province de 5,7%, avec un écart légèrement inférieur pour le transport individuel que pour le transport collectif (+6,9%). D'après l'Insee, la différence provient notamment du transport collectif local, avec une densité du maillage et une fréquence du service supérieures à Paris à ce que l'on trouve en province, même dans les grandes ville.
Des prix plus élevés en outre-mer qu'en métropole
La différence de prix est faible sur les biens (+3%), en revanche, elle est beaucoup plus marquée pour les services (+15,6%) qui sont moins exposés à la concurrence entre territoires. D'après l'Insee, ces écarts s'expliquent par la sensibilité plus grande des services au niveau des rémunérations, le poids des rémunérations étant plus élevé dans les coûts de production pour les services. Or, en moyenne, le salaire horaire net d'un ouvrier ou d'un employé est 8% à 10% plus élevé en Ile-de-France qu'en province. "Pour les services, une boucle 'prix-revenus' semble s'établir'," souligne l'Insee.
Une autre étude de l'Insee montre que le niveau général des prix pratiqués dans les départements d'outre-mer est globalement plus élevé qu'en métropole : +12,5% en Guadeloupe, +12,3% en Martinique, +11,6% en Guyane, et +7,1% à la Réunion. "A Mayotte, il dépasse celui de la métropole de 6,9% sur un champ d'étude plus restreint, excluant notamment les loyers", précise le document. Ces écarts de prix sont principalement dus aux produits alimentaires. Dans ce domaine, les prix sont en moyenne supérieurs à ceux de la métropole de 37% à la Réunion, 42% en Guadeloupe, 45% en Guyane, et jusqu'à 48% en Martinique. Se soigner coûte aussi plus cher en outre-mer qu'en métropole, que ce soit en services de santé, en médicaments, en appareils et matériels thérapeutiques. Les communications (internet, téléphonie, envois postaux) sont aussi plus chers qu'en France métropolitaine. Même chose pour les loyers mais dans ce domaine, les situations sont plus contrastées. Les écarts de prix avec la métropole sont ainsi plus élevés en Guadeloupe et Guyane qu'à la Réunion et en Martinique.