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Education - Enseignement primaire : les communes souhaiteraient être consultées

Quelles relations les communes et l'Etat vont-ils entretenir sur l'avenir des politiques éducatives ? Les déclarations du ministère de l'Education nationale se sont succédé ces temps derniers : accompagnement éducatif, semaine de quatre jours ou encore, récemment, service minimum d'accueil en primaire. Ces annonces ont parfois pris de court les élus et leurs associations qui réclament tous à être rapidement associés aux prochaines réunions de concertation.
Le ministre de l'Education nationale a profité du Salon des maires, le 21 novembre, pour évoquer la mise en place de l'accompagnement éducatif dans les écoles primaires de l'éducation prioritaire "dès la rentrée 2008, sinon à la rentrée 2009". Pour les écoles qui ne relèvent pas de l'éducation prioritaire, les communes "volontaires" bénéficieront du concours "actif "de l'Education nationale, qui financera les heures supplémentaires des enseignants, le recrutement des assistants d'éducation et les subventions aux associations, "à hauteur de 60 millions d'euros", a indiqué Xavier Darcos.
Autre chantier du ministre : la semaine de quatre jours. Sur le sujet, Hélène Cascaro, chargée de mission Culture, Education, Patrimoine à l'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), jointe par Localtis, estime que cette mesure représente "un vrai bouleversement" qui réclamerait a minima une nouvelle organisation du personnel des communes. "Les incertitudes pesant sur les modalités d'application de la semaine de quatre jours et l'accompagnement éducatif incitent les maires de grandes villes à renouveler leur souhait d'être associés plus concrètement à l'élaboration des décisions", a résumé un communiqué de l'AMGVF. Les communes ont pour l'instant reçu du ministre l'assurance qu'elles  ne seront pas tenues d'ouvrir les écoles hors temps scolaire, le samedi matin par exemple.
Quant au service minimum d'accueil en primaire, l'AMGVF "fait part de son étonnement devant les déclarations du ministre de l'Education nationale. [...] Le montage financier destiné à permettre le financement par les communes de cet accueil minimum (reversement de retenues opérées sur le salaire des grévistes) paraît inopportun".
Les communes sont également sollicitées dans le domaine de l'éducation artistique et culturelle. Là encore, les associations d'élus et l'AMGVF en particulier demandent à être auditionnées par Eric Gross, chargé de mission sur ce sujet. Les préconisations de son rapport doivent en effet porter notamment sur "un partenariat renforcé avec les institutions culturelles de l'Etat et des collectivités".
Enfin, une dernière mission en date du 13 décembre, concerne l'éducation à l'environnement durable. Elle est confiée à Jacques Brégeon, "dans le feu de l'action, nous avions un petit peu oublié l'éducation dans le Grenelle de l'environnement", a-t-il admis. Piloté par le ministère de l'Education nationale (avec les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, de l'Agriculture et de la Pêche, de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables), le groupe compte au total plus de 80 personnes, représentants de l'ensemble des ministères concernés, des collectivités, des élus, des syndicats...

 

Des calendriers annoncés

Pour l'accompagnement éducatif, "dès l'automne prochain, un premier bilan des actions entreprises sera dressé. Il permettra d'engager une réflexion sur la suite qui pourra être donnée à ce mouvement", a déclaré Xavier Darcos. Des concertations sur le service minimum d'accueil des écoles primaires s'ouvriront dès le début de 2008 avec toutes les parties concernées (syndicats d'enseignants, Association des maires de France et parents) a promis le ministère.
Le rapport d'Eric Gross a été remis aux deux ministres concernés (Culture et Education nationale) mais il n'est pas encore rendu public car les élus souhaitent au préalable faire part de leurs remarques.
Enfin, le rapport final du groupe Education à l'environnement durable doit être présenté le 7 janvier et le "programme d'action opérationnel" le 29 janvier.
En 2006, la dépense d'éducation pour le premier degré a représenté 33,4 milliards d'euros, un peu plus de 40% de cette dépense étant financé par les collectivités territoriales, essentiellement les communes.
Auditions, consultations, concertations seront au programme de l'année 2008, espèrent les élus.

 

Catherine Ficat