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Education - Vers un service minimum d'accueil dans les écoles en cas de grève

Xavier Darcos réaffirme sa volonté de mettre en place un service d'accueil minimum dans le primaire. Les retenues sur salaires des enseignants grévistes seraient reversées aux communes.

"Je souhaite rendre possible, dès la rentrée prochaine, un service minimum d'accueil dans les écoles", a déclaré, le 11 décembre, le ministre de l'Education nationale au cours d'une conférence de presse consacrée à son programme d'action pour le second trimestre. Déjà évoquée par le Premier ministre en juillet, la question avait suscité l'émoi parmi les syndicats enseignants (lire l'article ci-contre : "L'accueil à l'école primaire en cas de grève : un faux débat ?"). "Je souhaite que partout où les communes l'accepteront, nous puissions reverser des aides, des subventions", a expliqué Xavier Darcos. Et, a-t-il ajouté, "tout ou partie des retenues sur salaires des enseignants opérées les jours de grève pourront être reversées aux communes volontaires qui participeront à l'organisation de ce service minimum d'accueil". Le ministre a indiqué avoir déjà engagé les discussions avec les partenaires concernés, au premier rang desquels l'Association des maires de France (AMF) dont il a rencontré le président le 10 décembre. Si le droit de grève des enseignants est "un droit fondamental qui doit être reconnu et garanti", il ne "saurait  cependant remettre en cause le droit des familles de poursuivre leur activité professionnelle lorsque leurs enfants n'ont pas cours", a poursuivi le ministre.
A l'heure actuelle, seuls les établissements du second degré organisent l'accueil des élèves pendant les jours de grève. Dans les écoles primaires, l'opportunité de la mise en place est laissée à l'appréciation des municipalités et des équipes enseignantes.
L'accueil des communes volontaires se fera "au sein des écoles, par du personnel administratif ou du personnel extérieur, comme par exemple des associations". Ce sera aux communes de choisir qui elles recrutent", explique l'entourage du ministre citant cinq villes qui auraient déjà mis en place ce service : Strasbourg, Toulouse, Chanteloup-les-Vignes, Anthony et Châlons-en-Champagne. La ville de Chanteloup-les-Vignes a indiqué à Localtis que lors des dernières grèves, le maire a ouvert les centres de loisirs (de 6h30 à 19h30) aux écoliers du primaire. Quant à la ville de Toulouse, elle a précisé n'avoir mis en place un dispositif qu'à destination des écoles maternelles
Les discussions avec les partenaires sociaux porteront sur trois points a résumé le ministre :  "la manière de prévenir les conflits afin que la grève ne constitue que le moyen d'un ultime recours", "l'information des familles et des collectivités" et "la mise en place de ce service minimum d'accueil".

 

Plus loin sur l'assouplissement de la carte scolaire

Qualifiée de "système obsolète et inique", la carte scolaire a également été l'un des sujets abordés lors cette conférence de presse. "Je veux aller plus loin, a affirmé Xavier Darcos. Toutes les demandes de dérogations devront être prises en compte dès la rentrée prochaine." "Dès lors qu'il y aura de la place dans l'établissement souhaité", a-t-il aussitôt nuancé. En effet, si les demandes excèdent le nombre de places disponibles, la sélection se fera "sur critères sociaux", afin de garantir "la mixité sociale et la diversité des publics scolaires". Les demandes prioritaires seront celles des boursiers sociaux et des boursiers au mérite. Viendront ensuite celles des élèves souffrant d'un handicap, celles des élèves bénéficiant d'une prise en charge médicale importante à proximité de l'établissement demandé, des élèves qui doivent suivre un parcours scolaire particulier et des élèves dont un frère ou une soeur est scolarisé dans l'établissement souhaité. Les demandes seront étudiées cette année dès le deuxième trimestre "afin que ces critères puissent être pleinement utilisés au moment de l'examen des demandes de dérogations". Xavier Darcos a souligné en outre que les enfants pourront "bien entendu" toujours être scolarisés de droit dans l'établissement le plus proche de chez eux. Dans les trente établissements, "généralement de banlieue", qui ont perdu, en raison de l'assouplissement de la carte scolaire, plus de 10% d'élèves entrant en sixième, les classes seront "dédoublées et le taux d'encadrement sera multiplié par deux". Le ministre a aussi souhaité la création de "2.500 places d'internat de réussite éducative" d'ici trois ans, dont "la moitié sera réservée aux filles". "Des mesures qui vont coûter cher", s'est exclamé le ministre sans autre précision.
Un troisième chantier retient l'attention de Xavier Darcos : celui de l'articulation du temps scolaire et du temps extra-scolaire. "Le succès que rencontre le dispositif [de l'accompagnement éducatif] m'incite à accélérer sa mise en oeuvre", a-t-il décidé. Celui-ci sera donc proposé, dès la rentrée 2008, dans toutes les écoles relevant de l'éducation prioritaire. Pour celles qui n'en relèvent pas, "les communes volontaires bénéficieront du concours actif de l'Education nationale qui financera les heures supplémentaires des enseignants, le recrutement des assistants d'éducation et les subventions aux associations".

 

Catherine Ficat

 

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