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Energie - Energies renouvelables : la région Rhône-Alpes lance une société à capital risque pour aider les filières

Lors de sa dernière assemblée plénière, le conseil régional de Rhône-Alpes a voté la création d'une société à capital risque qui financera en mode public-privé des projets de production d'énergies renouvelables sur son territoire.
Dans les trois ans à venir, une quinzaine de projets seront aidés. "De par la forme prise par la structure, c'est une première en France", s'est félicité Jean-Jack Queyranne, président de la région. "Et c'est le fruit d'un long processus de concertation entamé en 2009, avec dès le démarrage, à nos côtés, la Caisse des Dépôts, puis un appel à manifestations d'intérêt (AMI) auquel ont répondu des acteurs de l'énergie rhônalpins. EDF et GDF-Suez étaient intéressés puis se sont retirés et n'ont pas voulu entrer dans le fonds. C'est dommage mais nous avons quand même huit acteurs d'importance dont des banques - Banque Populaire des Alpes, Caisse d'Epargne Rhône-Alpes, Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes -, Enercoop Rhône-Alpes et des organismes comme la Nef", a expliqué Benoit Leclerc, vice-président délégué à l'énergie et au climat. Originalité de la structure : elle interviendra par prise de capital dans des sociétés portant des "projets de territoires" en lien avec les filières méthanisation, éolien, photovoltaïque, micro-hydraulique. "Face au ralentissement qui impacte ces filières et nuit à leur crédibilité, d'ailleurs sans raison car elles sont matures sur le plan technologique, il fallait que la région réagisse", insiste Benoit Leclerc.

"De l'investissement patient"

Dès janvier 2014, 9 millions d'euros seront mobilisables, la région apportant pour sa part au fonds un ticket de 5 millions. "Le but est de créer un effet de levier de 1 à 10, ce qui permettra de générer 100 millions d'euros à travers les projets aidés", a fixé Jean-Jack Queyranne.
Trop ambitieux ? "Cela risque de dégénérer, on va encore créer une nouvelle usine à gaz et engager des fonctionnaires pour la gérer pour une efficacité qui reste à prouver", craint François-Eric Carbonnel, conseiller régional d'opposition. "Nous avons pris le parti d'une démarche originale et décidé de ne pas opter pour une société d'économie mixte. Mais ce sera de l'investissement patient", rassure Benoit Leclerc.
Qui gérera concrètement ce fonds ? La collectivité gardera-t-elle bien la main sur son devenir ? Majoritaire au sein de l'instance qui le pilotera, elle devrait en tenir les rênes. "Les projets seront suivis et leurs dividendes réinvestis. Ce fonds d'investissement permet d'agir directement sur l'un des freins actuels au développement de ces filières, à savoir la frilosité bancaire", conclut Benoit Leclerc.