Agriculture - En pleine crise agricole, Bruno Le Maire encourage le développement de la biomasse
"Je souhaite que des projets d’innovation dans le secteur agricole et alimentaire soient financés par le grand emprunt national", a déclaré le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, lors de l'inauguration de la 63e foire internationale de Châlons-en-Champagne. Alors que l'agriculture fait face à sa plus grande crise "depuis ces trente dernières années", le ministre a assuré les agriculteurs de son "total engagement" pour "soutenir l’innovation dans les industries agricoles et alimentaires". Bruno Le Maire a notamment appelé au développement de la biomasse, secteur qui représente déjà les deux tiers des sources d'énergies renouvelables en France, devant les énergies hydraulique, éolienne et géothermique. "La biomasse n'est pas une question de mode. Comme vous le savez, face à la hausse des prix du pétrole et au réchauffement climatique, nous devons changer nos modes de production et de consommation", a-t-il insisté. Selon le gouvernement, le secteur pourrait créer 150.000 emplois, principalement en milieu rural. La Champagne-Ardenne et la Picardie, riches en betterave, blé, colza, luzerne, se sont déjà positionnées comme des régions leader sur ce marché en plein essor, avec le pôle Industries et Agro-ressources. "Nous soutenons financièrement cette politique de recherche, en partenariat avec les régions", a souligné le ministre, souhaitant que le pôle intensifie "ses collaborations à l'international". Il a enfin salué le site de Pomacle Bazancourt, "un des rares exemples de bio-raffineries dans le monde". De nouvelles applications "en chimie du végétal et sur les bioénergies y sont à l'étude pour faire du plastique, du papier ou des produits de beauté", a-t-il encore précisé.
Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, trois appels d'offres ont été lancés par le gouvernement pour la construction de centrales électriques alimentées à partir de biomasse. La zone du Nord-Est de la France particulièrement touchée par les restructurations de défense (Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, département de Seine-et-Marne) est jugée prioritaire, de même que les régions difficiles d'approvionnement comme les zones de montagne ou la Bretagne.
Michel Tendil