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Emprunts des collectivités : légère remontée des taux d'intérêt en 2021

Après avoir atteint un niveau historiquement bas de 0,56% en 2020, le taux moyen des nouveaux emprunts souscrits par les collectivités locales a légèrement remonté en 2021, indique la dernière édition de l'Observatoire de la dette des collectivités locales initié par la société Finance active. Cette hausse était toutefois trop peu significative pour dissuader le secteur public local d'emprunter des montants records.

Depuis 2014, les collectivités locales étaient parvenues, année après année, à décrocher des conditions d'emprunt toujours plus attractives. Au point de bénéficier en 2020 d'un taux moyen de 0,56% pour leurs nouveaux financements. C'était un point historiquement bas. En 2021, le taux des nouveaux emprunts a en effet amorcé une légère remontée, que la société Finance active évalue à 0,06%. La société de conseil en gestion de dette a dévoilé le 8 mars à la presse les résultats pour 2022 de son Observatoire de la dette des collectivités locales. Ses experts ont compilé les données de 1.213 structures locales, de toutes tailles. Celles-ci ont souscrit un volume de 11,6 milliards d'euros de nouveaux emprunts en 2021. Un montant qui pourrait représenter un peu moins de 45% du total des nouveaux financements souscrits par le secteur public local en 2021 (26 milliards d'euros).

Selon Finance active, la remontée des taux longs intervenue fin 2021 a renchéri un peu le coût des nouveaux financements des collectivités locales. Le taux moyen de 0,62% finalement obtenu en 2021 demeure toutefois "particulièrement performant", a estimé Caroline de Marqueissac, responsable des activités conseil secteur public chez Finance active. Il reste largement inférieur au taux moyen calculé sur la période 2014-2021 (1,18%). Ceci est vrai pour toutes les strates de collectivités : aucune n'a vu son taux moyen de financement dépasser 0,80% l'année dernière.

Financement obligataire

Dans ce contexte, les collectivités ont continué à privilégier les taux fixes. Mais un peu moins qu'en 2020. La part des emprunts à taux variable dans le montant total des nouveaux financements souscrits par les collectivités du panel est passée d'environ 11% en 2020 à 17% en 2021. Cela s'explique par la réduction en un an des marges réalisées par les banques sur ce type de produit (d'un taux moyen un peu supérieur à 0,50% sur Euribor en 2020, à 0,34% l'an dernier).

En 2021, les collectivités ont emprunté sur des durées moins longues qu’en 2020, à 18,2 ans (contre 20,1 ans). C'est la conséquence du recours accru, l'an dernier, au financement obligataire, celui-ci étant caractérisé par "des maturités plus courtes". En 2021, les émissions obligataires des collectivités ont ainsi atteint le montant de 5,5 milliards d'euros. C'est un nouveau record – après les 4,7 milliards d'euros de 2020 – qui résulte de l'intérêt de seulement 25 collectivités et établissements publics pour ce type de financement. Champion toutes catégories : Ile-de-France Mobilités. L’autorité organisatrice des transports a obtenu pour 1,6 milliard d'euros de financements obligataires l'an dernier. Face à cette alternative, la place des banques privées a reculé nettement dans le financement local. Les collectivités clientes de Finance active ont couvert un peu plus de 47% de leurs besoins en ayant recours en 2021 à ces acteurs. En 2020, cette part s'élevait à 59%.

Une dette toujours moins chère

Des conditions toujours très favorables et un large choix de moyens de financement pourraient avoir incité les collectivités locales à emprunter un montant record l'an dernier. L'échantillon de collectivités constitué par Finance active a ainsi emprunté 11,6 milliards d'euros, contre 10,1 milliards en 2020. Le montant total des emprunts souscrits par les collectivités pourrait donc atteindre 26 milliards d'euros, tous budgets confondus, en 2021. Un niveau qui n'a jamais été vu, et qui est lié peut-être "à un effet d'aubaine, compte tenu des taux particulièrement favorables" et "alors que les programmes d'investissement mettent du temps à sortir", pointent les experts de Finance active. Ils parlent cependant d'une "fourchette haute".

De son côté, le coût moyen de l'encours de dette détenu par les collectivités prises en compte par l'observatoire a poursuivi sa décrue, pour s'établir à 1,72% à la fin de 2021 (contre 1,89% un an plus tôt). Précision : cet encours s'élève à un peu plus de 105 milliards d'euros, sur les 230 milliards que représente la dette totale du secteur. Au sein de cette dette, les emprunts toxiques n'ont plus, globalement, qu'un poids négligeable (1,7%). "Dans quelques années", ces emprunts "auront complètement disparu des encours", estime Finance active.

 

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