Élisabeth Borne lance un deuxième plan vélo avec un fonds doté de 250 millions d'euros en 2023
Élisabeth Borne a annoncé ce 20 septembre un deuxième plan vélo et mobilités actives, désormais porté au niveau interministériel. L'idée est de faire de la France une "nation du vélo" en passant à la vitesse supérieure. Pour continuer à investir dans les infrastructures cyclables, le fonds de mobilité active est renouvelé et doté de 250 millions d'euros pour 2023. Le gouvernement veut aussi faire émerger une filière du vélo, de l'assemblage au recyclage en passant par la réparation, et généraliser le "savoir rouler à vélo" pour les plus jeunes.
Quatre ans après le premier plan vélo qu'elle avait lancé en tant que ministre des Transports, la Première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé ce 20 septembre le lancement d'un deuxième plan en faveur de la petite reine pour faire de la France une "nation du vélo". Le vélo est un moyen de transport "accessible, écologique et bon pour la santé", c'est aussi un "atout pour développer la pratique sportive" et "pour notre économie", a fait valoir la cheffe du gouvernement dans la cour de Matignon, qui accueillait plusieurs ateliers vélo et un parcours pour de jeunes cyclistes venus passer leur "savoir rouler" à vélo.
Succès du premier plan
Doté de 350 millions d'euros sur 7 ans (2018-2025), auxquels se sont ajoutés 150 millions du plan de relance décidé après la pandémie de Covid-19 , le premier plan vélo a rencontré "un vrai succès", s'est félicitée Élisabeth Borne, qui était accompagnée de plusieurs ministres, dont Clément Beaune (Transports) et Christophe Béchu (Transition écologique), arrivés pour l'occasion à vélo. Les crédits de ce premier plan "ont été dépensés en seulement quatre ans", a souligné Christophe Béchu.
"On a à la fois beaucoup développé la pratique - en 2021, c'est le moyen de transport le plus vendu grâce aux aides qui ont été mises en place pour la réparation et l'acquisition de vélos", a mis en avant la Première ministre, qui a aussi rappelé les progrès accomplis pour le développement d'infrastructures cyclables. "14.000 kilomètres de pistes supplémentaires ont pu être réalisées grâce au fonds Vélo qui avait été mis en place." "On a aussi appris aux jeunes à utiliser un vélo pour se déplacer", a-t-elle ajouté. Près de 170.000 jeunes en primaire ont ainsi pu bénéficier du programme "Savoir rouler à vélo".
"C'est une première étape et je souhaite aller plus loin", a déclaré Élisabeth Borne avant de détailler les orientations du deuxième plan vélo. "On va maintenir les aides pour l'acquisition de vélos. On veut même faire une filière française du vélo (…), de l'assemblage au recyclage, avec aussi tout ce qu'on peut créer comme emplois dans la réparation". L'objectif est de passer à 1 million de vélos assemblés chaque année en France contre 800.000 aujourd'hui. Reprenant une proposition figurant dans un rapport parlementaire sur la filière économique du vélo, publié en février dernier, le nouveau Plan prévoit aussi la création d'un label France vélo comprenant des critères sociaux et environnementaux permettant de valoriser la filière.
Poursuite du développement des infrastructures cyclables en partenariat avec les collectivités
"On va continuer à développer des infrastructures cyclables", a aussi assuré Élisabeth Borne. "On a vraiment impulsé cette dynamique plus dans les villes. Notre défi des années à venir c'est de démontrer que le vélo peut être aussi un mode de déplacement dans les territoires ruraux", a souligné Élisabeth Borne.
Un nouveau fonds Vélo qui sera doté de 250 millions d'euros en 2023, dont 85 millions déjà prévus pour cette année-là dans le premier plan, va être lancé. 200 millions d'euros seront dédiés aux infrastructures et 50 millions d'euros au stationnement. La Première ministre a souhaité que ce fonds Vélo pour 2023 soit "un levier de partenariats avec les collectivités" et que les volets mobilité des contrats de plan, qui vont être discutés à l'automne, puissent intégrer par exemple des itinéraires vélo. Pour les années suivantes, le gouvernement développera ses intentions dans "la feuille de route sur la planification écologique", a indiqué Béchu. "L'enveloppe pluriannuelle reste à définir" sur la base "notamment du conseil d'orientation des infrastructures qui sera rendu cet automne", a précisé Matignon.
Mise en place d'un comité interministériel du vélo
Le dispositif Savoir rouler à vélo va en outre être reconduit avec l'objectif de former chaque année toute une classe d'âge, c'est-à-dire 800.000 élèves du primaire. La Première ministre a aussi affirmé vouloir utiliser les Jeux olympiques et paralympiques comme "vitrine du vélo en France" et faire du vélo "un des leviers de notre politique de prévention en matière de santé."
Élisabeth Borne a aussi insisté sur le caractère "très interministériel" de la politique vélo. Un comité interministériel du vélo et des mobilités actives se réunira à l'automne prochain pour présenter l'ensemble des mesures du nouveau plan. Il se réunira ensuite tous les six mois pour faire le point sur les avancées et les éventuels points de blocage.