Éducation et formation : un bilan mitigé pour la France par rapport au reste de l’UE
Dans une étude de mai 2022, la direction de l’évaluation, de la protection et de la performance (Depp) présente les résultats de la France en matière d’éducation et de formation par rapport aux objectifs fixés par l’Europe pour 2030. Si l’Hexagone s’en sort bien sur le nombre de jeunes en éducation, celui de sorties précoces et d’accès à des diplômes du supérieur, en revanche, il est en retard sur le niveau des compétences à atteindre.
"Peut mieux faire." Ainsi pourrait se terminer le bulletin de note de la France par rapport à ses résultats obtenus en matière d’éducation et de formation, comparés aux sept objectifs fixés en 2021 par l’Union européenne et devant être atteints d’ici à 2030. "Ces objectifs doivent être considérés comme des niveaux de référence des performances moyennes européennes", rappelle la note d’information de mai 2022 de la direction de l’évaluation, de la protection et de la performance (Depp). Seuls cinq de ces objectifs font l’objet d’un suivi statistique à ce jour. "Aucun des cinq objectifs suivis n’est atteint à ce stade en moyenne par l’Union européenne", prévient la Depp qui souligne que la France fait mieux que la moyenne européenne sur certains objectifs.
La France compte davantage de "Neet" que les autres pays de l’UE
Ainsi, en 2020, 100% des enfants ayant entre 3 ans et l’âge du début de l’instruction élémentaire obligatoire participent à l’enseignement formel en France, alors que l’objectif européen prévoit 96% et que la moyenne des pays de l’UE est de 93%. Cinq pays dépassent la cible européenne et seules l’Irlande et la France atteignent les 100%. Toutefois, la qualité de l’éducation dispensée n’est pas prise en compte par ce taux requis. Mais si le niveau de qualification demandé aux enseignants français est élevé par rapport aux autres pays (niveau Master), le nombre d’élèves par enseignant est le plus important des pays de l’UE (23 élèves contre 13 pour la moyenne européenne en 2018-2019).
Concernant la tranche 18/24 ans, 8% des individus (9,7% dans l’UE) avaient en 2021 au plus un diplôme national du brevet et n’étaient ni en éducation ni en formation, alors que l’objectif est d’en avoir moins de 9%. La proportion de sorties précoces de formation a diminué de 4,5 points entre 2011 (12,3%) et 2021 (7,8%) en France. En revanche, l’Hexagone compte davantage de "Neet" (ni en emploi, ni en formation) que les autres pays de l’UE (14,4% des jeunes de 18 à 24 contre 13,7%).
Les compétences varient selon le milieu familial
En France toujours, la moitié des 25/34 ans a un diplôme d’enseignement supérieur, soit 5 points de plus que l’objectif européen (45%) et 4 de plus que la moyenne des 27. "Parmi les pays qui ont déjà plus de 45% de diplômés, la France est le pays qui présente l’écart de genre le plus faible (54,2% de femmes et 46,0% d’hommes, soit un écart de 8 points).
Même s’ils datent de 2018, les résultats de la France sont en revanche beaucoup moins glorieux en ce qui concerne les compétences des élèves, "comme ceux de nombreux autres pays", rassure la Depp. En effet, environ 21% (22% de moyenne dans l’UE) des élèves âgés de 15 ans n’ont pas un niveau suffisant de compétences en compréhension de l’écrit (16,3% chez les filles et 25,4% chez les garçons), culture mathématique et scientifique et près d’un sur deux (44%) en 4e n’a pas les compétences attendues en littératie numérique, alors que l’objectif européen dans les deux cas est fixé à moins de 15%.
Dans tous les pays de l’Union, même pour ceux ayant les meilleurs résultats, les compétences des élèves varient selon leur milieu d’appartenance. En France, il y a 35,3% des élèves de familles défavorisées qui ont des compétences insuffisantes (34,4% en Allemagne), contre 7,1% parmi les élèves de familles favorisées (6,9% en Allemagne).