EDF s’engage sur le terrain de la formation en prévision du chantier de l’EPR2 de Penly en Seine-Maritime

Le PGD du groupe EDF, Luc Rémont, était présent à Dieppe en Seine-Maritime le 20 février dernier pour signer deux conventions avec France Travail et le réseau consulaire normand concernant le volet emploi et formation du futur chantier de l’EPR2 de Penly. L'occasion d'officialiser le renouvellement d’une convention-cadre avec la région Normandie portant sur ces mêmes enjeux.

Le futur EPR2 de Penly, près de Dieppe en Seine-Maritime, devrait mobiliser 8.000 salariés au pic d’activité ainsi que plusieurs milliers en moyenne sur toute la durée du chantier. Une situation inédite pour le territoire normand qui fait dire à Alban Verbecke, directeur de l’Action régionale du groupe EDF en Normandie et directeur coordinateur du Grand Chantier EPR2 de Penly, que "la relance du nucléaire ne nous a jamais autant mis au défi en matière de formation et compétences".  Dans ce contexte, l’énergéticien a signé simultanément le 20 février dernier deux convention avec, d’une part, le réseau consulaire normand et, d’autre part, France Travail, destinées à "soutenir le développement économique" du territoire et "la montée en compétences et la création d’emplois au service du futur EPR2 de Penly".

"Adapter les compétences au haut niveau d’exigence d’un chantier nucléaire"

Aux côtés de la CCI régionale et de la CCI Rouen métropole, dont dépend le territoire dieppois, EDF s’est engagé sur trois objectifs spécifiques : en premier lieu, faire connaître le projet et les opportunités de marchés pour les entreprises locales ; stimuler les candidatures des entreprises locales ; et enfin "favoriser la montée en compétences du tissu industriel local pour répondre aux exigences de la filière nucléaire", en mobilisant notamment les dispositifs de formation propres au réseau consulaire. Pour les chambres, l’enjeu va consister à s’appuyer sur son maillage territorial et sa connaissance du tissu économique "pour faire bénéficier les entreprises de retombées économiques". Éric Pannetier (EDF), directeur des opérations du chantier EPR2 de Penly, rappelle pour sa part que la convention doit contribuer à "adapter les compétences au haut niveau d’exigence d’un chantier nucléaire".

Près de 8.500 recrutements attendus dans les dix prochaines années

Une seconde convention signée le même jour a été conclue entre EDF et France Travail, en présence de son directeur général, Thibaut Guilluy, destinée cette fois-ci à mieux cibler les recrutements dans les mois et les années qui viennent. Le chantier, ont rappelé les partenaires, est voué à devenir le premier du nouveau programme nucléaire français qui prévoit à termes la construction de trois paires de réacteurs EPR2. Au total, près d’une centaine de métiers sont concernés dans des domaines variés tels que le génie civil, la métallurgie ou encore la logistique. Et si quelque 8.000 emplois sont attendus au pic du chantier, les prévisions de recrutements locaux sont aujourd’hui de l’ordre de 8.500 personnes sur les dix prochaines années. D’où la nécessité d’anticiper et de préparer au mieux le terrain, le tout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qui touche déjà certains des métiers concernés.

Mise en place à l’été 2024 d’une cellule "emploi-formation" près du chantier

EDF et France Travail ont ainsi acté la mise en place dès l’été 2024 d’une cellule "emploi-formation" au plus près du chantier qui aura pour rôle "d’alimenter les entreprises titulaires de marchés en compétences formées, issues du territoire". La cellule coordonnera ainsi les actions de recrutement et de formation à l’échelle du territoire en associant à la démarche les acteurs locaux de la formation et de l’insertion : la région Normandie, le département de la Seine-Maritime, les missions locales, Cap emploi, l’Apec, le Plie et bien entendu EDF. En parallèle, le préfet de région Jean-Benoît Albertini a confié à l’Afpa le pilotage d’une démarche de GPECT (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriale) qui doit permettre d’accompagner les acteurs du territoire de l’arrondissement de Dieppe et d’intégrer les besoins de compétences du projet ERPR2 de Penly. Une démarche d’autant plus nécessaire que les entreprises locales, au-delà des perspectives qu’offrent le chantier, craignent aujourd’hui peut-être davantage pour leurs propres ressources avec en tête les risques probables de captation au bénéfice d’EDF et de ses entreprises sous-traitantes. La livraison d’un premier diagnostic est attendue pour dans six mois.

  • Renouvellement de la convention-cadre entre EDF et la région Normandie

Luc Rémont a saisi l’occasion de sa visite à Dieppe pour signer avec le président de la région Normandie, Hervé Morin, le renouvellement de la convention-cadre qui les unit et dont la précédente mouture avait permis dès 2018 la réalisation par les acteurs de la formation et les principaux donneurs d’ordres d’une "cartographie prospective" destinée à anticiper les besoins en matière de recrutements et de compétences dans la filière énergie. En outre, ce nouvel accord-cadre "clarifie le financement du projet 3NC (Normandie nucléaire nouvelles compétences)" lauréat de l’AMI "Compétences et métiers d’avenir" initié par l’État et qui ambitionne d’augmenter de 30 à 40% l’offre de formation de techniciens et d’ingénieurs spécialisés au bénéfice de la filière électronucléaire française.

 

 

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