Économie : la Coupe du monde de rugby 2023 a transformé l'essai
Une étude d'impact souligne les bons résultats économiques de la Coupe du monde de rugby 2023 organisée en France. Le secteur touristique a particulièrement profité de l'évènement, y compris dans des territoires non concernés par les matchs.
La Coupe du monde de rugby 2023, tenue en France du 8 septembre au 28 octobre 2023, a généré 1,8 milliard d'euros de dépenses totales dont 690 millions d'impact économique direct, selon une étude d'impact réalisée par EY en collaboration avec la Fédération française de rugby (FFR), World Rugby, le comité d'organisation France 2023 et les collectivités hôtesses de l'événement.
Durant la compétition, un million de personnes ont vécu au moins un match, pour près de 2,4 millions de billets vendus. Parmi eux, on dénombre 425.000 visiteurs internationaux, dont 72% d'Européens, qui ont séjourné en France à l'occasion de la compétition, pour une durée moyenne de dix jours. Par ailleurs, 98% des spectateurs se sont déclarés satisfaits de leur séjour en France et 82% déclarent souhaiter y revenir.
L'impact économique direct lié au tourisme s'élève ainsi à 585 millions d'euros, soit un niveau similaire à celui atteint lors de l'Euro 2016 de football, également organisé en France. Plus de la moitié des dépenses touristiques ont par ailleurs bénéficié aux secteurs de l'hébergement et de la restauration. Cet impact économique est cependant moins important que les 910 à 1.124 millions d'euros attendus lors de la candidature de la France à l'organisation de la compétition.
Ruissellement sur les territoires
Autre point intéressant : 39% des dépenses touristiques ont bénéficié à d'autres territoires que ceux des villes ayant accueilli des matchs. Ainsi, plus de 30% des visiteurs de la compétition ont séjourné au moins une nuit hors d'une ville hôtesse, alors qu'ils n'avaient été que 19% lors de l'Euro 2016, notamment en raison de la durée importante de l'évènement (51 jours contre 31 pour l'Euro 2016).
Il ressort toutefois que les trois villes qui ont accueilli le plus de matchs et qui disposaient des stades de plus grande capacité – Paris, Saint-Denis et Marseille – ont capté 28% de l'impact économique de l'évènement. Les sept autres villes hôtesses ayant bénéficié de 33% des retombées. Quant à "l'effet de déversement" hors des villes de compétition, il a profité aux territoires littoraux (Côte d'Azur, Pays basque, Charente-Maritime), œnotouristiques (Champagne, Gironde, Bourgogne) et patrimoniaux (Normandie, Loire).
Toujours au chapitre économique, l'organisation de l'évènement a occasionné 70 millions d'euros de dépenses publiques (à l'exclusion des aides à l'emploi et à la formation des apprentis du programme Campus 2023). Parallèlement, les dépenses des visiteurs internationaux et des prestations d'organisation ont rapporté 84 millions d'euros de recettes fiscales, notamment en TVA et taxe de séjour.
Forte hausse des licenciés
Au-delà de l'aspect économique, l'étude met en avant des retombées sociales et sportives. Côté social, près de 160.000 personnes ont bénéficié des programmes développés dans le cadre de la stratégie RSE de France 2023 (mineurs isolés, jeunes issus des quartiers prioritaires de la ville, personnes vivant des minima sociaux, personnes en situation de handicap…). Et une partie de ce programme, qui a notamment permis de financer plus de deux cents projets locaux via un fonds de dotation, devrait être pérennisé par la FFR.
Enfin, l'effet "Coupe du monde" a joué à plein pour le développement de la pratique du rugby puisque la FFR a connu une augmentation de 15% du nombre de joueurs licenciés entre février 2023 et février 2024.