Fonction publique - Echec de la négociation sur la catégorie A

Deux semaines après l'échec des négociations sur l'intéressement collectif, le gouvernement fait face à un nouveau refus syndical, cette fois sur le dossier majeur de la catégorie A. Réunis le 29 mars dans l'après-midi, les responsables des quatre centrales syndicales invitées à la table des négociations (CFDT, CFTC, CGC, UNSA) sont parties sans avoir signé l'accord que leur soumettait le gouvernement.

A l'unanimité, ils dénoncent les promesses non tenues. En vertu d'un accord du 21 février 2008, le gouvernement aurait dû, selon eux, proposer une refonte complète des grilles de la catégorie A, à l'image de celle qui va être mise en œuvre pour la catégorie B. A la place, le gouvernement s'est contenté de "mesurettes" : une augmentation de 25 points d'indice brut du premier échelon du premier grade de la catégorie et la mise en place d'un "grade à accès fonctionnel" (Graf) conçu pour récompenser les agents occupant des postes à fortes responsabilités. Autrement dit, bien trop peu pour arracher les paraphes des syndicats. D'autant que ce Graf tel que voulu par le gouvernement n'est accessible qu'à une infime minorité des agents de catégorie A. "L'attaché de base qui est à la tête d'un service sans occuper un emploi fonctionnel devrait appliquer les réformes décidées d'en haut et faire avaler ça à ses collègues sans rien toucher de plus. C'est inadmissible", déclare, très remontée, Elisabeth David. La secrétaire nationale de l'UNSA-fonction publique soupçonne même le gouvernement de vouloir créer un dispositif visant à "mettre au placard sans faire trop de vagues tous les agents dont on ne veut plus". Du côté de la CFTC, on ne se dit pas opposé par principe au Graf. "Ce n'était pas ce que l'on demandait. Mais s'il avait été proposé avec des critères plus ouverts, pour accompagner une revalorisation globale de la grille de la catégorie A, nous n'aurions pas refusé", assure Denis Lefebvre, secrétaire général de la fédération CFTC des agents de l'Etat.

Le gouvernement pourrait passer outre le rejet syndical et mettre en place le Graf en amendant le projet de loi relatif au dialogue social dans la fonction publique, dont l'Assemblée nationale débattra en première lecture, début avril.

 

Thomas Beurey / Projets publics