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Fonction publique - Unanimité syndicale contre le projet d'accord sur l'intéressement collectif

Les organisations syndicales ont unanimement refusé de signer l'accord sur l'intéressement collectif qui prévoit l'attribution d'une prime aux agents des services qui, au sein d'une administration, se sont montrés les plus méritants. Elles étaient toutes les huit réunies le 12 mars à Bercy. Hostile au principe même d'un intéressement collectif dans la fonction publique, la CGT critique un dispositif qui est "contraire à l'intérêt général". Le développement de la logique d'objectifs et de résultats "risque de conduire les services et donc leurs agents à se concentrer sur certaines missions, plus aisément mesurables, au détriment d'autres et donc de la qualité du service public", poursuit le syndicat. Sur la même ligne, la FSU souligne que "plusieurs études établissent le risque d'effets contraires à ceux escomptés et concluent qu'il est préférable d'asseoir la motivation des personnels sur le sens qu'ils donnent à leurs missions". Parmi les syndicats les plus ouverts à l'idée d'un intéressement collectif, la CFDT regrette notamment l'absence de tout engagement chiffré de la part du gouvernement. Même critique du côté de la CGC, qui demande une prime de "450 euros" pour les agents les moins qualifiés et de "1.000 euros" pour le haut de la hiérarchie. Avec le projet du gouvernement, on serait très loin de ces sommes et donc, aussi très en dessous des montants obtenus ("jusqu'à 5.000 ou 6.000 euros") par les salariés du secteur privé lorsque l'intéressement collectif existe dans leur entreprise.
Dans un communiqué, le ministre de la Fonction publique indique que les employeurs des fonctions publiques territoriale et hospitalière se sont "déclarés favorables" au projet d'accord. Il affirme encore que compte tenu de l'intérêt manifesté par certaines organisations syndicales en faveur du "principe de l'intéressement collectif", le gouvernement va "prendre rapidement les mesures nécessaires" pour mettre en place ce principe dans la fonction publique.
Le projet d'accord prévoyait que des dispositions législatives autorisent les employeurs publics territoriaux à mettre en place un système d'intéressement collectif. Dans la réalité, certains l'ont déjà fait, mais en l'absence de bases légales. "Ces collectivités ne changeront pas leurs pratiques", commente un responsable syndical.

 

Thomas Beurey

 

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