Archives

Sécurité civile - Des sénateurs plaident pour une mutualisation des moyens des Sdis

Sur la base d'une enquête de la Cour des comptes non encore rendue publique, la commission des finances du Sénat encourage les Sdis à mutualiser davantage leurs moyens pour générer des économies.

La commission des finances du Sénat a appelé, mercredi 20 novembre, à renforcer la mutualisation des moyens des Sdis (services départementaux d'incendie et de secours). Les efforts faits dans ce domaine sont jugés "encore trop inégaux et, d'une manière générale, limités" par le rapporteur spécial des crédits du programme Sécurité civile, François Trucy (UMP, Var), alors qu'ils constituent pourtant "des gisements d'économies significatives", selon un communiqué du Sénat. La commission s'appuie sur les conclusions d'une enquête demandée à la Cour des comptes, enquête sur le point d'être publiée.
Il y a deux ans, la rue Cambon s'était déjà penchée sur la gestion des Sdis. Dans un rapport retentissant, elle avait dénoncé un accroissement "mal maîtrisé" des dépenses dans la gestion de leurs effectifs. Parmi 25 recommandations pour baisser les coûts, elle avait notamment encouragé la mutualisation des achats entre les Sdis. Cette fois-ci, le contexte est un peu différent et le choix de la mutualisation est dicté par les contraintes budgétaires des Sdis et des départements. La Cour se montre plus précise que dans sa précédente enquête et évalue à "au moins 75 millions d'euros par an" les gains résultant d'une meilleure coordination.

Maisons à feu

Or, aujourd'hui, les achats groupés ne représentent que 10% des 1.420 millions d'euros d'achats des Sdis. Le rapporteur de la commission des finances estime que 1.062 millions d'euros sur ce total seraient susceptibles de faire l'objet de regroupements.
Le sénateur préconise par ailleurs d'accélérer le regroupement des centres de traitement de l'alerte et de mieux rationaliser l'utilisation des équipements de formation. Les formations des sapeurs-pompiers nécessitent l'utilisation de matériels ou d'infrastructures spécifiques, comme les maisons à feu permettant de simuler tout type d'incendie de bâtiments. Seulement, une telle maison coûte environ 2 millions d'euros environ et "représente donc une charge qui pourrait avantageusement être répartie sur plusieurs Sdis", souligne le communiqué. La mutualisation est la solution retenue par le Sdis de la Sarthe, par exemple, qui a choisi d'utiliser les maisons à feu des départements limitrophes en fonction de ses besoins, plutôt que d'en construire une neuve. Ces départements voisins organisent également des formations communes.
François Trucy suggère enfin de faire de la zone de défense et de sécurité le niveau pertinent de coordination des équipes et des moyens spécialisés des Sdis. "La Cour des comptes estime, par exemple, qu'une réduction de 15% du nombre de cellules mobiles d'intervention chimique conduirait à une économie, en valeur de remplacement, de l'ordre de 8 millions d'euros", précise le communiqué.

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis