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Economie / Environnement - Des parlementaires veulent une loi pour développer l'économie circulaire

La sénatrice UDI de Paris Chantal Jouanno et le député EELV des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert ont plaidé ce 6 novembre pour une loi qui permettrait de développer l'économie circulaire, c'est-à-dire un modèle économique consommant moins de matières premières et promouvant leur réutilisation. "Le paquebot France doit changer de cap quant à son modèle de développement", a indiqué à l'AFP François-Michel Lambert,  en marge des premières Rencontres parlementaires sur l'économie circulaire organisées à la maison de la Chimie à Paris. "On est dans un modèle d'économie linéaire de surconsommation de matières, et aujourd'hui on voit qu'on n'a plus accès aux ressources. Une loi-cadre pourrait dire que le développement économique est la préservation et l'optimisation des ressources et enverrait un signal fort à tous les acteurs économiques", a estimé le député, qui préside l'Institut de l'économie circulaire créé en début d'année.
Le principe d'une loi-cadre avait été évoqué en juin dernier par l'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho, mais n'a pas été repris à son compte par le gouvernement à l'issue des travaux de la deuxième conférence environnementale, en septembre. François-Michel Lambert, qui souligne qu'une telle loi existe au Japon, espère un texte "avant la fin de la mandature". L'ex-secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno est également favorable à une loi-cadre qui permettrait de "faire sauter les verrous qui font que, aujourd'hui, ce n'est pas possible". "Par exemple faire sauter le principe même de déchet", a-t-elle ajouté, et ainsi faire en sorte que "toute matière ne puisse être considérée comme un déchet à enfouir ou incinérer, mais au contraire comme un produit qu'on peut réutiliser".
Nicolas Hulot, invité de ces rencontres réunissant élus, experts et responsables économiques, a estimé que "l'économie circulaire nous offr(ait) une formidable issue de secours" face à la rareté des ressources. "La croissance infinie telle qu'elle existe aujourd'hui n'est pas tenable (...). La décroissance n'est pas recevable", a-t-il jugé. Outre une meilleure gestion des déchets, "travailler en amont sur l'éco-conception" des produits (pour qu'ils utilisent moins de matières et durent plus longtemps par exemple) est "essentiel", a ajouté l'envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète.
Le ministre de l'Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon, en ouverture de ces rencontres, a pour sa part rappelé que la future loi sur la consommation, en discussion au Parlement, permettrait des progrès en matière de réparation en obligeant les vendeurs à disposer effectivement des pièces de rechange. De même, la loi sanctionnera plus durement les industriels qui pourraient tromper les consommateurs sur la qualité des produits, a-t-il rappelé.