Délinquance : une évolution contrastée sur les douze mois précédant les JO
Un bilan établi au 30 juin 2024, sur douze mois glissants, fait apparaître des résultats contrastés en matière de délinquance enregistrée, avec la moitié des indicateurs des crimes et délits en hausse. Parmi ceux en (légère) baisse figurent l’usage et le trafic de stupéfiants, résultat que le service statistique ministériel de la sécurité intérieure s’emploie néanmoins à nuancer.
"En France, au 30 juin 2024, la moitié des indicateurs des crimes et délits enregistrés en France est en hausse en cours des douze derniers mois", pointe le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), dans une étude publiée ce 30 octobre. Après une année 2023 au bilan toujours terne en la matière (voir notre article du 2 février), ce nouveau point d’étape n’infirme pas une tendance globale durablement négative – que les JO viendront, peut-être, enrayer –, même si l’étude fait ressortir des évolutions disparates en fonction des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie nationales (le SSMSI rappelant que de nombreuses personnes ne portant pas plainte, ces éléments tendent à sous-estimer l’ampleur de la délinquance).
Des évolutions disparates
Dans le détail, la note pointe que sont "tout particulièrement" en hausse les tentatives d’homicides (+11%), alors que les homicides sont en baisse de 8%. Suivent les violences sexuelles (+7%, dans un contexte qui "reste incitatif en matière de dépôt de plainte avec, d’une part, le mouvement global de libération de la parole et, d’autre part, l’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de sécurité"), les vols avec armes et de véhicule (+6% chacun), les cambriolages (+4%), les escroqueries et fraudes aux moyens de paiement (+3%) et les coups et blessures volontaires sur personne de 15 ans ou plus (+1%). Les destructions et dégradations volontaires restent stables.
Sont en revanche en recul les vols d’accessoires de véhicule (-12%), les vols violents sans arme (-7%), les vols sans violence contre des personnes (-6%) et les infractions liées aux stupéfiants (-1% pour usage, -3% pour trafic). Des évolutions parfois en trompe l’œil. Ainsi, s’agissant des stupéfiants, le SSMSI relativise la baisse qui "intervient après une longue période d’augmentation : +20% à la mi-année 2023 et +9% à la mi-année 2022 pour l’usage, +7% et +2% pour trafic", en mettant en outre en avant "un creux d’activité des services de sécurité au troisième trimestre 2023, probablement en lien avec la diminution partielle de l’activité policière à l’été 2023 du fait d’un mouvement de mécontentement généré par l’incarcération d’un policier marseillais".
Baisse à Paris, hausse outre-mer
Au moyen d’une nouvelle méthode statistique, "appliquée à titre exploratoire", le SSMSI identifie par ailleurs les départements connaissant les évolutions globales de la délinquance "les plus marquées, à la hausse ou à la baisse". Sur la période, c’est à Paris et en Loire-Atlantique qu’est observée l’évolution à la baisse la plus importante. C’est à l’inverse outre-mer – en Guadeloupe, en Guyane et à Mayotte – que la hausse est la plus forte.