Bruno Retailleau donne un cap à la "sécurité du quotidien"
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a présenté, vendredi, sa stratégie pour "frapper la délinquance au coeur et en profondeur". Il a indiqué à cet effet qu'il réunirait "très prochainement" préfets, directeurs départementaux de la police et commandants de groupement de gendarmerie pour leur demander de concevoir "des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien". Thème dont a la charge son ministre délégué Nicolas Daragon qui a récemment annoncé une relance du "Beauvau des polices municipales" (voir notre article du 17 octobre).
Dans son discours à l'école nationale de police de Toulouse, lu simultanément dans les écoles de police de Roubaix, Chassieu, Nîmes, Montbéliard et Sens, Bruno Retailleau a d'ailleurs plaidé pour une "montée en puissance des polices municipales" et un recours à des "patrouilles communes avec les policiers municipaux" qui auront alors de nouvelles attributions (accès à des bases de données). Il a assuré en outre que les collectivités pourraient engager des "réservistes de la police ou de gendarmerie" pour avoir des "renforts substantiels sur la voie publique".
"Le modèle que je veux privilégier, c'est celui de la patrouille au bon endroit et au bon moment", a-t-il dit, prenant ses marques avec Gérald Darmanin qui voulait "mettre du bleu dans la rue" conformément au souhait du président Emmanuel Macron.
Sa stratégie repose aussi sur un nouveau plan anti-stupéfiants. Les opérations "places nettes" aux résultats mitigés lancées par son prédécesseur seront ainsi "refondées" pour "obtenir des résultats plus durables que spectaculaires". Une circulaire commune avec le ministre de la Justice Didier Migaud sera ainsi élaborée.
Lors des questions au gouvernement au Sénat, mercredi, le ministre a plaidé pour "une stratégie analogue à celle que nous avions définie voilà une dizaine d'années en matière de lutte antiterroriste", afin de l'ériger "en grande cause nationale". Il compte s'appuyer sur les travaux conduits au Sénat par Étienne Blanc et Jérôme Durain, respectivement rapporteur et président de la commission d'enquête sur l'impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier (voir notre article du 24 juillet). "Au bout d'un joint ou d'un rail de coke, il y a des trafiquants, des proxénètes, des criminels", a-t-il déclaré en pleine polémique visant le député LFI Andy Kerbrat (Loire-Atlantique) poursuivi pour usage de stupéfiants. "Un député a un devoir d'exemplarité", avait réagi le ministre, mardi.