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Environnement - Déchets ménagers : stockage en baisse, valorisation en hausse

La nouvelle enquête de l'Ademe sur la collecte des déchets par le service public en France portant sur l'année 2011 montre que la valorisation progresse au détriment de l'enfouissement.

38,5 millions de tonnes, soit 590 kg par habitant et par an : c'est le volume de la collecte de déchets ménagers et assimilés (DMA) enregistré en 2011 par les collectivités territoriales, selon une enquête que vient de publier l'Ademe. Cette étude, qui fait suite à celles réalisées en 2005, 2007 et 2009, a été menée auprès de quelque 2.000 EPCI et 700 communes indépendantes. Elle a porté sur cinq types de collecte en porte à porte et/ou en apport volontaire : ordures ménagères résiduelles (OMR) ; verre ; matériaux secs (emballages, journaux et magazines…) ; biodéchets et/ou déchets verts ; autres collectes spécifiques (encombrants, cartons des professionnels, déchets dangereux…) et collecte en déchèteries.
Globalement, la production de DMA a augmenté très légèrement par rapport à 2009. Les tonnages d'ordures ménagères résiduelles ont continué à décroître depuis 2005 tandis que les tonnages collectés séparément augmentent toujours légèrement, note l'Ademe. 12,7 millions de tonnes de matériaux ont été collectés en déchèteries (contre 11,8 millions de tonnes en 2009), soit 33% du tonnage total de DMA collectés en moyenne, et jusqu'à 41% en milieu rural. Par type de déchets collectés, la répartition des DMA reste similaire à celle de 2009, avec une diminution de 2% de la part d'OMR collectés au profit des matériaux recyclables, notamment ceux collectés en déchèteries. Les OMR représentent ainsi près de la moitié des DMA, les matériaux recyclables 18%, les déchets et biodéchets 12%, les encombrants 10%, les déblais et gravats 10% et les déchets dangereux 1%. L'étude montre aussi une baisse de la part des déchets orientée vers le stockage (25% en 2011 contre 27% en 2009 et 31% en 2007), principalement au profit de la valorisation matière (23,5%) alors que la valorisation organique et l'incinération avec dispositif de récupération d'énergie stagnent (respectivement 14,7% et 30,7%).

Les collectes séparées absorbent de plus en plus de tonnages

La performance de collecte des OMR continue de diminuer au profit des collectes séparées d'emballages et papiers des ménages ainsi que de biodéchets/déchets verts : après une baisse de 18 kg/hab./an enregistrée en 2009 par rapport à 2007, une nouvelle diminution de 10 kg/hab./an des quantités d'OMR collectées a été observée entre 2009 et 2011. "Au total, cela représente une diminution des performances de collecte de près de 9% entre 2007 et 2011 (-7% des tonnages)", souligne l'Ademe.
Le service public a collecté en 2011 18,78 millions de tonnes d'OMR (contre 19,2 millions de tonnes en 2009), soit 288 kg par habitant. 44% des services de collecte des OMR sont gérés en régie (44% des tonnages collectés), 54% en prestation de service (51% des tonnages) et 2% en délégation de service public (5% des tonnages). Comme en 2009, "les collectivités de type touristique ou commercial et urbain dense conservent une performance de collecte plus élevée que la référence nationale, observe l'Ademe. A l'inverse, ce sont encore les collectivités rurales et mixtes qui présentent des performances de collecte inférieures à la moyenne nationale, la typologie urbaine étant proche de la valeur nationale". En 2011, plus de 64% des OMR ont été orientées vers une filière de valorisation (+3% par rapport à 2009) alors que le stockage, c'est-à-dire l'enfouissement, a diminué sensiblement, passant de 37% en 2009 à 33,5% en 2011. La valorisation énergétique, elle, a augmenté (59% en 2011 contre 56% en 2009).

Stagnation du nombre de déchèteries

Les emballages et papiers des ménages collectés par le service public ont représenté 3,1 millions de tonnes en 2011 (48 kg par habitant). Près de 60 de ces tonnages ont été collectés en multi-matériaux, 21% en triflux emballages/papiers graphiques, 5% en triflux fibreux/non fibreux, le reste correspondant à d'autres types d'organisation ou à un mélange de ces différents schémas. La part de multimatériaux augmente en fonction de la densité de l'habitat (45% des tonnages en milieu rural, 55% en milieu mixte, 62% en milieu urbain et plus de 80% en milieu urbain dense). A noter encore, 1,89 million de tonnes de verre (+1% par rapport à 2009) ont été collectées par le service public (29 kg par habitant), 1,26 million de tonnes de biodéchets et déchets verts (+8%, 19 kg par habitant) – dont 80% en porte à porte -, 0,75 million de tonne d'encombrants (-5%, 11,5 kg par habitant), dont 93% en porte à porte.
Enfin, 12,75 millions de tonnes ont été collectés par les 4.561 déchèteries recensées dans l'enquête, soit 195 kg par habitant. L'Ademe note que si le gisement de déchets collectés en déchèterie a poursuivi sa croissance en 2011, le parc de déchèteries stagne, lui, pour la première fois. La répartition par type de déchets collectée reste semblable à celle des années passées : 29% de déblais et gravats, 28% de déchets verts, 24% d'encombrants, 15% de matériaux recyclables – pour l'essentiel, des déchets de bois alors que les déchets métalliques reculent -, 10% de déchets d'équipements électriques et électroniques, 1% de déchets dangereux et 1% d'autres déchets.
 

 

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