Eaux usées - De plus en plus de stations d'épuration répondent aux normes européennes
"La France est en train de gagner la bataille de l'assainissement des eaux usées", a déclaré Chantal Jouanno ce 28 septembre. La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, qui visitait le chantier de la station d'épuration Seine Aval d'Achères engagé par le syndicat interdépartemental de l'agglomération parisienne (Siaap), a fait montre d'optimisme en dressant le bilan du "plan de bataille" lancé en septembre 2007 par son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, pour résorber le retard pris par l'Hexagone pour répondre, d'ici 2011, aux objectifs de la directive européenne relative aux eaux résiduaires urbaines (Deru). Ce plan alliant mesures de police mais aussi incitations et accompagnement est doté d'importants moyens financiers des agences de l'eau et d'un prêt d'1,5 milliard d'euros de la Caisse des Dépôts afin d'étaler dans le temps le coût des travaux.
Douze stations dans l'attente de travaux
Sur 146 stations identifiées comme non-conformes début 2007 et faisant l'objet d'un suivi particulier, 93 ont aujourd'hui été mises en conformité. Parmi les 53 qui ne sont toujours pas aux normes, 41 sont en travaux. Il n'en reste donc que douze n'ayant pas encore démarré les travaux et "d'ici la fin de l'année il n'y en aura plus que trois voire deux", a indiqué Chantal Jouanno. Les trois agglomérations à la traîne sont Bordeaux, Fontainebleau et Versailles, a-t-elle précisé mais "Bordeaux, ce sera réglé, Fontainebleau aussi. Reste Versailles qui pourra se mettre aux normes rapidement."
Il s'agit cependant d'une "course contre la montre", a estimé la secrétaire d'Etat en précisant que la France était passible d'une amende européenne de 150 millions d'euros pour la non-conformité de ses stations à la Deru.
"Dans le domaine de l'assainissement, les chiffres peuvent vite faire peur", a reconnu Chantal Jouanno. Après avoir investi jusqu'à 1,5 milliard d'euros par an dans de nouvelles installations de traitement des eaux usées en 2007 et 2008, il reste 2,5 milliards d'euros à dépenser d'ici fin 2011 pour achever la mise aux normes ERU des systèmes d'assainissement. A ces montants s'ajouteront les travaux de renouvellement et d'extension des réseaux d'assainissement, évalués à 3 milliards d'euros par an.
L'application du plan de mise aux normes des stations d'épuration va progressivement basculer de la résorption du retard vis-à-vis de la directive ERU à une anticipation des nouvelles exigences de la directive cadre sur l'eau pour mettre en conformité une partie du parc d'ici 2015, a prévenu Chantal Jouanno. "Après 2015, l'entretien du parc nécessitera encore la reconstruction annuelle d'environ 500 stations d'épuration (sur les 17.700 du parc) pour un montant annuel de l'ordre de 750 millions d'euros par an", a-t-elle précisé.
Anne Lenormand