Datacenters et impact environnemental : la contestation s'ancre à Marseille
La société Digital Realty planche sur l'implantation d'un nouveau centre de données sur l'ancien Silo à sucre à Marseille, à proximité des points d'atterrage des câbles sous-marins qui relient la métropole à internet. Ce projet suscite une forte contestation. La mairie de Marseille a déjà délibéré sur ce sujet et exprimé le souhait d'imposer des contraintes sur l'implantation des centres de données (voir notre article du 29 avril 2024). La municipalité vient d'être rejointe par le collectif "Le nuage était sous nos pieds", constitué de trois entités, dont La Quadrature du net (1). Au cours d'une conférence de presse organisée le 16 septembre 2024, le collectif a contesté l'opportunité de construire un nouveau centre de données très consommateur en eau et en électricité. Le collectif pointe le risque de "conflits d'usage" dans une métropole "où l'eau et l'électricité sont déjà sous pression". Il en conteste également l'emprise foncière alors que les logements manquent en centre-ville. La société est enfin accusée de "greenwashing", ses innovations en matière de refroidissement cachant selon eux un équipement qui va contribuer à une croissance débridée des usages numériques et de l'intelligence artificielle.
Le collectif invite les pouvoirs publics à "reprendre le contrôle des infrastructures numériques", notamment en plaçant les centres de données sous contrôle municipal. Ils contestent aussi le statut "d'infrastructure d'intérêt national majeur" dont bénéficie le projet… et où l'Etat a le dernier mot.
(1) Les trois entités du collectif "Le nuage était sous nos pieds": La Quadrature du Net, qui défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique ; Technopolice, qui analyse et lutte contre les technologies de surveillance ; le collectif des Gammares, collectif d’éducation populaire sur les enjeux de l’eau.
