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Commission Juncker - Dans un climat tendu, Miguel Arias Cañete expose une vision connue de l'Europe de l'énergie

Choisi pour occuper le poste de commissaire à l'Energie, le conservateur espagnol a dû faire face à de multiples questions sur ses conflits d'intérêts, lors de son audition devant les eurodéputés. Le "pacte de non-agression" entre PPE et S&D tangue.

Le beau frère de Miguel Arias Cañete sera-t-il celui qui fera exploser le "pacte de non-agression" officieux entre les groupes PPE et S&D dans la mécanique des auditions des futurs commissaires européens ? A l'issue des trois heures de grand oral de l'Espagnol, mercredi 1er octobre, la question est posée.
L'ancien ministre de l'Agriculture a, à de nombreuses reprises, esquivé cette question sur le rôle joué par sa famille indirecte dans le pilotage des deux sociétés de stockage d'énergie et de logistique Petrologis Canarias et Petrolifera Ducor ; entreprises dont il a vendu ses parts, au mois de septembre, une fois choisi par Jean-Claude Juncker pour s'occuper du portefeuille de l'énergie et du climat.
Juridiquement, l'Espagnol est dans son droit. Les questions liées aux conflits d'intérêts portent sur le conjoint, pas sur la famille au sens large. Politiquement, le sujet est cependant plus sensible.
Dans une atmosphère tendue, ponctuée d'applaudissements et de huées, le conservateur a exposé une vision connue de la politique européenne de l'énergie.

Renforcer les interconnexions

La première de ses priorités est sans conteste le développement des infrastructures. Miguel Arias Cañete a insisté sur la nécessité d'avoir une approche régionale pour ensuite intégrer le marché dans son ensemble. Il a aussi précisé que les projets dits "d'intérêts communs européens" les plus intéressants seraient, de son point de vue, ceux qui visent les interconnexions entre les pays.
Interrogé sur le financement de ces grands travaux, pour lesquels le budget de l'UE ne prévoit que 5,8 milliards d'euros entre 2014-2020, l'Espagnol a insisté sur la nécessaire implication de la BEI et rappelé l'utilisation des fonds structurels européens.
Il a également indiqué que le plan d'investissement de 300 milliards d'euros, annoncé par Jean-Claude Juncker, devait permettre d'en assurer "une partie".

Efficacité énergétique

L'Europe doit se doter d'un objectif d'efficacité énergétique "d'au moins 30%", a déclaré le candidat commissaire.
Une position qui correspond à celle du futur président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
L'efficacité énergétique constitue l'un des principaux leviers pour renforcer la sécurité d'approvisionnement énergétique de l'Europe, a également insisté l'Espagnol.

Energies renouvelables

Conformément à sa lettre de mission, Miguel Arias Cañete a déclaré que l'Europe devait devenir le leader mondial des énergies vertes, afin, notamment, de faire baisser les prix de l'énergie.
Il a cependant admis qu'après 2020, l'UE ne disposerait plus d'un "objectif contraignant complet" en matière de renouvelables.
Il a critiqué les aides d'Etat nationales accordées à ces énergies, et annoncé vouloir travailler à l'harmonisation des dispositifs d'aide au niveau européen.
Il a aussi souhaité que les énergies renouvelables, de même que des mesures en faveur de l'efficacité énergétique, bénéficient d'une part importante du programme d'investissement de 300 milliards d'euros promis par Jean-Claude Juncker.
A l'issue de l'audition de l'Espagnol, les parlementaires européens ont demandé des clarifications au sujet d'éventuels conflits d'intérêts. Ils doivent se prononcer la semaine prochaine.