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Commerces - Croissance en berne pour les centres commerciaux en 2013

L'année 2013 n'a pas été très bonne pour les centres commerciaux. Dans son bilan présenté le 14 janvier 2014, le Conseil national des centres commerciaux (CNCC) prévoit ainsi une baisse de 1,6% de leur chiffre d'affaires et de 1,7% de leur fréquentation. Les inaugurations de nouveaux centres, et notamment de parcs d'activités commerciales, sont aussi à la traîne. Principales explications : la crise, la confiance en berne des consommateurs et la concurrence du e-commerce et des drives.

L'année 2013 a été plutôt morose pour les centres commerciaux. D'après le bilan, encore provisoire, présenté le 14 janvier 2014 par le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), leur chiffre d'affaires a ainsi connu une érosion de l'ordre de 1,6% (contre - 0,2% en 2012), et leur fréquentation a baissé de 1,7%. Et "ce sont les centres commerciaux de cœur de ville historique qui ont le plus souffert de cette érosion", a précisé Jean-Michel Silberstein, délégué général du CNCC, lors d'une conférence de presse. Ces commerces ont ainsi vu leur chiffre d'affaires chuter de 3,2% en 2013, tandis que les centres intercommunaux ont subi une baisse de 1,1% et les centres à attraction régionale de 1,4%. "Les centres de cœur de ville sont souvent dépendants des grandes surfaces spécialisées qui ont elles subi une forte baisse de leur chiffre d'affaires", a expliqué le délégué général du CNCC. Plus généralement, la persistance de la crise économique et financière, la concurrence accrue du e-commerce et des drives, la confiance en berne des consommateurs, le chômage et la fiscalité, peuvent expliquer ce repli de la performance des commerces, amorcée depuis plusieurs années.
En matière de surfaces, le constat est quasiment le même. En 2013, le CNCC a ainsi comptabilisé 811.291 mètres carrés de surfaces ouverts, alors qu'il prévoyait quelque 1,5 million de mètres carrés… De nombreux reports ou annulations de parcs d'activités commerciales (PAC) ont ainsi eu lieu (pour 70% des projets non ouverts en 2013), le reste correspondant à des reports de centres commerciaux (19%) et des projets redimensionnés ou annulés de centres commerciaux, centres de marques et boutiques de pied d'immeubles (11%). Les plus grandes progressions proviennent des centres commerciaux avec 356.712 mètres carrés inaugurés en 2013, soit une hausse de 37% sur un an, liée à l'inauguration de quelques projets d'envergure.

Des préconisations sur le projet de loi Pinel

Les PAC ont subi une baisse de 18% du volume de surfaces inaugurés par rapport à 2012, à hauteur de 455.119 m2. En 2014, la tendance sera plutôt à la rénovation et à l'extension de centres déjà existants, a précisé le CNCC, qui prévoit aussi une baisse du volume d'ouvertures de PAC en raison du faible nombre d'opérations de grande taille, en Ile-de-France notamment, et une stabilité du volume d'ouvertures de centres commerciaux.
Le CNCC a profité de la présentation de ce bilan pour donner son avis sur l'ouverture dominicale. S'il qualifie d'avancées les préconisations du rapport remis par Jean-Paul Bailly le 2 décembre au gouvernement, il considère qu'elles sont insuffisantes. Le conseil souhaite notamment que l'ouverture de douze dimanches par an autorisée et préconisée par le rapport soit décidée par les commerçants sur simple déclaration en mairie. Le rapport laisse aux maires la décision pour sept dimanches par an, les autres ouvertures dérogatoires, cinq par an, pouvant être décidées par les commerçants, avec obligation de déclaration préalable auprès du maire. Le CNCC propose aussi qu'il y ait une dérogation permanente dans les grandes agglomérations de plus d'1 million d'habitants, sous certaines conditions (accord d'au moins 50% des commerçants du centre commercial, base du volontariat des salariés, compensation salariale et période probatoire de trois ans notamment, l'emploi d'étudiants).
Pour mettre fin à la polémique et dans l'attente d'une nouvelle loi, un décret a été publié le 31 décembre 2013 au Journal officiel autorisant les magasins de bricolage à déroger provisoirement au repos du dimanche jusqu'au 1er juillet 2015. Des négociations sont en cours entre les syndicats et le patronat du bricolage pour déterminer les contreparties à ce travail dominical autorisé.