Tourisme - Croisières : plus d'un milliard d'euros de retombées économiques en France en 2012
La section européenne de la "Cruise Lines International Association" (CLIA, Association internationale des compagnies de croisières) publie un volumineux rapport sur la contribution de l'industrie de la croisière à l'économie en Europe. Ce document confirme que cette forme de tourisme est particulièrement porteuse depuis quelques années (voir nos articles ci-contre du 9 avril 2013 et du 9 décembre 2010).
Ainsi, en 2012, l'industrie mondiale de la croisière a rapporté à l'économie européenne 37,9 milliards d'euros de ventes de biens et services, soit une hausse de 3,2% par rapport à 2011 (36,7 milliards). Les emplois induits par l'activité de croisière s'élèvent à plus de 326.000 en Europe, dont 11.000 emplois supplémentaires en 2012.
L'Europe, championne de la construction de paquebots
En l'occurrence, la force de l'Europe en la matière réside moins dans un afflux de touristes que dans son savoir-faire en matière de construction de paquebots. Ainsi que l'indique CLIA Europe, "les chantiers européens, qui concentrent la presque totalité de la construction mondiale de navires de croisière, ont également bénéficié d'une hausse des investissements en matière de constructions neuves et de maintenance". Ils devraient ainsi livrer, entre 2013 et 2016, vingt nouveaux géants des mers, représentant une capacité totale de 60.000 passagers et un investissement de 10,5 milliards d'euros.
Si les Européens se sont ainsi contentés pendant longtemps de construire des paquebots, ils commencent aujourd'hui à monter dessus... L'Europe est ainsi solidement installée au second rang mondial des croisières, derrière l'Amérique du Nord. Le nombre de croisiéristes a doublé au cours de la dernière décennie, pour atteindre, l'an dernier, près de 5,7 millions de passagers, dont près d'un million de passagers extra-européens. Cette activité représente environ 30% du trafic mondial.
Si l'Europe découvre ainsi la croisière, la crise économique - et l'affaire désastreuse du Costa Concordia - ont néanmoins fait sentir leurs effets l'an dernier. Ainsi, le nombre d'Européens partis en croisière en 2012 - soit 6,26 millions de personnes (un chiffre supérieur au précédent, car il inclut les Européens qui participent à des croisières dans d'autres parties du monde) - n'a progressé que de 1,3%. Les résultats sont meilleurs pour les touristes ayant participé à des croisières en Europe (+2,5%), mais, comme déjà indiqué, les 5,7 millions de passagers recensés incluent les touristes extra-européens.
Les Français ont le pied marin
Dans cet ensemble, la France s'en sort plutôt bien. Elle n'occupe certes que le 5e rang européen du marché des croisières, avec 481.000 passagers en 2012. Mais ce chiffre - qui représente 1,066 milliard d'euros de retombées économiques - est en progression de 9%, alors qu'il recule de 9,5% en Italie (835.000 passagers) et de 18% en Espagne (576.000 passagers).
La France tire surtout parti de son attractivité touristique et du nombre de ses façades maritimes. L'an dernier, le nombre de passagers qui ont embarqué pour une croisière en France a ainsi progressé de 56% et celui des visiteurs débarquant en France par le biais d'une croisière de 7%, pour atteindre le chiffre conséquent de 2,3 millions de croisiéristes ayant posé le pied sur le sol français. Des résultats qui doivent beaucoup aux investissements réalisés par les villes et les chambres de commerce et d'industrie dans l'aménagement des escales et la mise en place de facilités pour les grands paquebots (voir notre article ci-contre du 9 avril 2013).